Eutrophisation des cours d'eau du bassin de la Seine

Auteur.e.s

Gilles Billen

 

Eutrophisation des cours d'eau du bassin de la Seine

Comprendre comment l’activité de l’homme entraîne la prolifération des végétaux aquatiques

Sous la direction de Gilles Billen

 

Classé en zone sensible selon la législation européenne, le bassin de la Seine est menacé d’eutrophisation, un terme qui désigne l’emballement d’un phénomène naturel, le développement de la végétation aquatique.

Tout à fait normale et souhaitable puisqu’elle est à la base de la chaîne alimentaire, la présence de végétation dans le réseau hydrographique et en zone côtière pose un vrai problème environnemental quand elle devient anarchique.

En l’absence d’un éclairement suffisant, la respiration des végétaux accumulés tend à épuiser l’oxygène de l’eau qui perd en qualité. En mer, la prolifération d’algues indésirables peut entraîner l’accumulation de mucus sur les plages ou le développement de toxines néfastes pour les coquillages. Les écosystèmes, comme la répartition des plantes et des animaux qui en dépendent, sont modifiés.

L’eutrophisation n’est donc pas sans conséquence sur la santé humaine. Devenue insalubre, l’eau doit être traitée de façon renforcée pour pouvoir être consommée. Certaines activités comme la baignade, la pêche à pied, la collecte de coquillages ne sont plus praticables. L’eutrophisation a donc évidemment un coût économique non négligeable.

Ses causes sont connues et ce fascicule les développe en détail. Le phénomène s’explique par la physiologie des plantes, les conditions d’éclairement et de température ambiante, les apports de nutriments, l’absence de prédateurs, les modifications du profil des voies d’eau. Le sens commun, comme la législation européenne et nationale, nous font obligation de la combattre. Beaucoup a déjà été fait en la matière, par exemple le traitement des eaux usées, pour contrôler les rejets de phosphore et d’azote dans le milieu naturel.

Les auteurs examinent les résultats des mesures prises, lesquelles s’avèrent efficaces, lesquelles n’ont pas eu les effets escomptés.Surtout, ils replacent l’histoire de l’eutrophisation du bassin de la Seine dans son contexte historique, le peuplement humain au cours du dernier millénaire de la région.

La Commission Européenne nous enjoint de restaurer le « bon état écologique » d’ici à 2015. Comment définir cet état ? Est-il réaliste d’espérer revenir aux conditions préalables à la présence humaine ou au début de l’industrialisation ? à la lumière des études menées sur l’eau, notamment sur les phénomènes d’eutrophisation, il appartient aux institutions publiques, acteurs économiques et citoyens, d’envisager les mesures à mettre en place. C’est en évaluant leur efficacité que les objectifs donnés par la Directive Cadre sur l’Eau pourront être atteints.

 

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