Bioaccumulation des composés poly- et perfluoalkylés (PFAS) chez une espèce sentinelle, le chevaine : niveaux et déterminants dans la Seine

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2021.vol03

Résumé
Les organismes aquatiques sont exposés de façon chronique à de multiples micropolluants organiques, notamment dans les cours d’eau sous influence urbaine. Cette action s’inscrit dans ce contexte et se focalise sur deux familles de micropolluants partiellement réglementés : les composés fluoroalkylés (PFAS) et les chloroalcanes. Elle s’appuie sur l’utilisation de deux organismes sentinelles : le chevaine Squalius cephalus et la moule zébrée Dreissena polymorpha, deux modèles biologiques complémentaires fréquemment employés pour la surveillance chimique des hydrosystèmes continentaux. Le travail réalisé en début de phase et présenté ici concerne uniquement le volet « chevaine ». Les résultats confirment le caractère ubiquiste des PFAS dans le système Seine et illustrent l’influence de la métropole du Grand Paris, avec des niveaux significativement plus élevés chez les poissons collectés sur les sites à l’aval de la zone d’étude. Les profils moléculaires observés dans les sédiments mettent par ailleurs en évidence la présence de composés d’intérêt très émergent jamais recherchés jusqu’à présent dans le cadre du PIREN-Seine (et, plus largement, encore peu recherchés à l’échelle globale). Outre le site de prélèvement, l’écologie trophique des individus apparait être un facteur de contrôle significatif de la bioaccumulation des PFAS (niveau trophique et exploitation des sources de carbone). Ces résultats seront prochainement complétés pour les chloroalcanes et des données complémentaires seront acquises pour les dreissènes.

Points clefs
✓Caractère ubiquiste des PFAS dans les sédiments et les chevaines
✓Détection ponctuelle de composés d’intérêt émergent alternatifs aux composés historiques
✓Relations significatives entre teneurs en PFAS, niveau trophique et exploitation du carbone autochtone