Utilisation de Gammarus pulex (crustacé, amphipode) comme indicateur de la contamination en xénobiotiques hydrophobes et de l’impact reprotoxique du

Auteur.e.s

K. Tlili, F. Alliot, M. Blanchard, C. Bourges, M. Chevreuil, A. Desportes, M.-J. Teil, P. Labadie, O. Geffard, R. Tutundjian

Université

UMR 7619 Sisyphe, CNRS/UPMC/EPHE, EPHE, Laboratoire Hydrologie Environnement, Cemagref, Laboratoire d’écotoxicologie, UR BELY, TR EXPER

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol11

Un des axes de travail abordés dans le thème « Perturbateurs endocriniens » du programme PIREN-Seine est la bioaccumulation des contaminants organiques par les organismes aquatiques et les effets reprotoxiques associés à cette bioaccumulation. Dans ce cadre, des travaux sont réalisés depuis 2007 sur une chaine trophique piscicole modèle, sur le site atelier de l’Orge Aval. Les travaux réalisés cette année avaient pour objectif d’étudier la bioaccumulation de xénobiotiques lipophiles par un autre type d’organisme, un macro-invertébré dulçaquicole : l’amphipode benthique Gammarus pulex. Cet organisme a été retenu en raison de son caractère ubiquiste et relativement sédentaire. Les gammares constituent en effet l’une des familles d’invertébrés les plus répandues dans les cours d’eau européens (Felten et al. 2008). Les gammares constituent par ailleurs une proie pour de nombreuses espèces de poissons d’eau douce ; ils représentent ainsi un maillon important dans la chaine trophique dulçaquicole. De plus, en raison de son mode de vie benthique, le gammare est en contact quasi-permanent avec les sédiments, ce qui favorise son exposition aux micropolluants hydrophobes accumulés dans ce compartiment environnemental. Or, la bioaccumulation de ce type de contaminants chez les gammares est très peu documentée (Tilghman et al. 2009). Trois familles de micropolluants lipophiles, étudiées par ailleurs dans le cadre du PIREN-Seine, ont ainsi été considérées : - les éthers de biphényles polybromés (PBDE), qui sont des retardateurs de flamme employés pour réduire l’inflammabilité de nombreux matériaux et appareils électriques ou électroniques. - les polychlorobiphényles (PCB), composés utilisés massivement jusque dans les années 1980 pour de nombreuses applications (lubrifiants, diélectriques…). - les phtalates, composés principalement utilisés comme plastifiants, présents dans de nombreux éléments de notre entourage immédiat (emballages, vêtements, surfaces des habitations). Parallèlement, en complément aux travaux réalisés en 2008, des organismes ont été prélevés dans le but d’évaluer l’impact toxique du milieu sur le succès reproducteur de cette espèce (nombre de jeunes normaux produits). En 2008, nous avions pu mettre en évidence un impact fort sur le site Amont STEP-Briis s/Forge (Prédecelle), avec un pourcentage d’embryons anormaux supérieur à 40% (Geffard et al. 2010).

pierre.labadie@upmc.fr