Transfert de composés perturbateurs endocriniens par le réseau d’assainissement et le réseau hydrographique à l’exutoire du bassin versant de l’Orge

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol08

Ce travail s’inscrit dans la problématique générale de caractérisation des apports et de l’impact de familles de molécules à effets perturbateurs endocriniens (PBDE, PCB, phtalates et alkylphénols) sur la qualité et le fonctionnement des écosystèmes. Ces composés constituent des indicateurs de l’impact des activités anthropiques sur la qualité des cours d’eau. Ces derniers ont en effet leur tête de bassin couverte par des zones d’agriculture intensive et à la contamination initiale résultant des activités agricoles et de la pollution de fond par les apports atmosphériques et le ruissellement s’ajoute celle des agglomérations traversées via des réseaux d’assainissement séparatifs. La première phase de recherche du PIREN concernant l’Orge a permis de mettre en évidence que 90% des prélèvements contenaient des xéno-estrogènes lorsqu’ils étaient recherchés à l’aide du test biologique YES (yeast estrogen screen) ou du test MELN (acronyme ?). Aucun effet perturbateur thyroïdien significatif n’avait pu être mesuré dans les eaux mais un essai réalisé sur les MES avait montré un effet agoniste. Les sites analysés (tous urbains) présentaient des gardons avec de profonds dysfonctionnements endocriniens. A chaque site, on avait observé des poissons intersexués, c’est-à-dire dont les organes reproducteurs reçoivent des signaux divergents conduisant à la différenciation des cellules sexuelles primordiales, en gamètes mâles et en gamètes femelles. D’autres mécanismes fondamentaux du cycle cellulaire des organes reproducteurs étaient également perturbés puisque de nombreux cas de nécroses cellulaires étaient observés. L’objectif de notre étude a donc été de réaliser un bilan comparatif des transferts de composés potentiellement perturbateurs endocriniens par les eaux usées (collecteur Athis Mons) et par les eaux de surface (Orge à Viry-Châtillon) à l'échelle du bassin versant de l’Orge au cours d’une année. Pour cela, les flux de polluants véhiculés par les eaux usées et les eaux de surface ont été évalués à partir des divers campagnes d’échantillonnage réalisées.