Spéciation des métaux lourds en Seine

Auteur.e.s

A. Gélabert, A. Groleau, R. Ihaddadene, D. Jouvin, M. Pepe, A. Gaillard, L. Cordier, M. F. Benedetti

Université

Laboratoire de Géochimie des Eaux , Université Paris Diderot – IPGP

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol02

Bien que la majorité des flux d’exportation de la rivière soit sous forme particulaire, il existe pour certains éléments comme le zinc, le cuivre et le cadmium une fraction non négligeable qui peut transiter dans la fraction dite dissoute. La connaissance du devenir de ces éléments qui sont pour la majorité potentiellement toxiques est donc déterminante pour une bonne gestion et la préservation de l’écosystème Seine, en particulier en ce qui concerne la fraction biodisponible, partie intégrante de la fraction dissoute. Par ailleurs les processus qui contrôlent la concentration des éléments traces et leur variabilité, sont encore généralement mal connus. Trois facteurs font l’objet d’un consensus dans la littérature à ce jour (Elbaz-Poulichet et al, 2006) : une modification du chemin de l’eau (facteur hydrologique), des échanges entre fraction dissoute et particulaire voire sédiment de fond ou de berge (facteur chimique) et apports dus aux activités humaines sur le bassin versant des hydrosystèmes considérés (facteur source). Pour les facteurs chimiques, la fréquence de l’observation et de l’échantillonnage est déterminante pour bien évaluer leur impact sur les flux d’éléments et leur spéciation qui est aussi importante pour leur biodisponibilité (Slaveykova et al., 2005). Notre contribution cette année vise à poursuivre l’étude de l’observation de la variabilité temporelle et spatiale du pH et de la concentration des métaux de la Seine selon une échelle de temps cohérente avec les processus physico-chimiques qui gouvernent cette variabilité, et de mettre au point les systèmes de mesures par DMT (Donnan Membrane Technique) dans l’eau de Seine pour mesurer les concentrations de métaux « libres » réelles. Enfin, la mesure des concentrations libres pourra être comparée aux données des modèles thermodynamiques afin de valider ceux-ci ou au contraire de déterminer quels sont les points qui doivent être améliorés pour la modélisation de l’eau de Seine. Cette action s’inscrit ainsi dans le thème « métaux » du programme PIREN-Seine, car elle permet en particulier de valider les modèles de spéciation basés sur une approche thermodynamique et par conséquent de comprendre le partitionnement des métaux entre partie particulaire/dissoute/libre et d’approcher au mieux les conditions de biodisponibilités des métaux dans les environnements naturels.

gelabert@ipgp.fr