Blanchard M., Garban B., Ollivon D., Teil MJ., Tiphagne K. et Chevreuil M.
Laboratoire Hydrologie et Environnement –EPHE, UMR Sisyphe 7619, UPMC
La problématique de l’impact des micropolluants sur l’ensemble de la biosphère et sur la santé humaine en particulier, largement diffusée par les média, répond à une forte demande sociétale. En effet, il se répand une crainte composite : risque d’intoxication immédiate par des produits mal identifiés et largement répandus dans notre environnement quotidien, survenue à moyen terme d’effets cancérogènes et enfin, à plus longue échéance, possibilité d’altérations de la fertilité, ce qui étend la préoccupation individuelle à un plus large niveau, familial et social. Ainsi, l’attention générale est actuellement focalisée sur les phtalates. Bien que figurant sur la liste des 32 substances dangereuses prioritaires de la Commission Européenne (2000/60/CE) car soupçonnées d’effets toxiques, cancérogènes et œstrogèniques, ils ne figurent cependant pas dans les normes de potabilité européennes et il est rare de les voir apparaître dans les bulletins d’analyse de l’eau de consommation courante. Cependant, les effets sanitaires de 4 phtalates les plus abondants sont été examinés et étant donné les effets carcinogènes du diéthylhexyl phtalate (DEHP) sur le foie de rongeurs, celui-ci a été classé parmi les carcinogènes humains probables (EPA, 2002). Notre étude a pour objectifs, d’une part, de préciser les sources, le comportement et l’écotoxicité des phtalates dans l’environnement et d’autre part, après mise au point de leur détermination au laboratoire, de réaliser une première approche de leur présence dans l’environnement par leur recherche dans les eaux de surface du bassin versant de la Seine en région parisienne.