Cyril Bourgeois, Pierre-Alain Jayet, Athanasios Petsakos, Céline Schott, Pascal Viennot, Florence Habets.
UMR 210 INRA - AgroParisTech Économie publique, Agricultural University of Athens, MINES ParisTech, Centre de Géosciences, UMR Sisyphe 7619, INRA SAD Mirecourt, UMR Sisyphe UPMC/CNRS
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2010.vol04
A partir de la prescription que suggère la théorie économique quant à la régulation d’un stock de pollution d’origine agricole, il s’agit de quantifier l’impact de la régulation économique sur la qualité du milieu. L’objectif est de fonder l’estimation sur la mobilisation de trois modèles couplés que sont (i) un modèle économique d’offre agricole (AROPAj), un modèle de croissance végétale (STICS), et un modèle hydrologique de transfert entre sol et aquifère (MODCOU). Le milieu est ici limité aux principaux aquifères du Bassin de la Seine (Craie, Oligocène, Eocène). La qualité du milieu qui est étudiée est la concentration en nitrate. Les activités polluantes considérées sont les principales activités de l’agriculture et de l’élevage prises en compte par le modèle AROPAj. La source de pollution étudiée est plus précisément la perte d’azote sous forme nitrate à la base racinaire des plantes, qui provient de la consommation d’engrais minéraux et d’origine animale. Rappelons que l’agriculture du Bassin de la Seine est le fait de plus de 100 000 exploitants à temps complet exploitant plus de 8 millions d’hectares, que la perte annuelle d’azote sous forme « nitrate » dépasse le million de tonnes de nitrate. Les 3 grands aquifères précités représente plus de 55% de l’alimentation en eau sur l’ensemble « Seine – Normandie », que la concentration en nitrate présente une grande inertie avec une faible capacité naturelle à la résorption, et qu’il y a un délai de transfert important entre la surface et les nappes de l’ordre de plusieurs décennies. Dans le même temps, l’ensemble « agriculture- milieu » est l’objet cible de nombreuses politiques publiques, parmi lesquelles il y a la Politique Agricole Commune et les Directives « Eau », « Nitrate », et « Promotion des biocarburants d’origine renouvelable » pour n’évoquer que la régulation européenne. La période 4 (année 2010) de la phase V du PIREN-Seine a permis de déboucher sur les premiers résultats de forçage des 3 modèles. On peut alors en tirer de premières conclusions sur ce que la mise en œuvre d’une politique de « taxe sur un facteur polluant » permettrait d’obtenir à moyen terme. Compte tenu du fait que la taxe qu’il est concevable (économiquement) de mettre en œuvre ne peut être de « premier rang » parce que entre autres raisons, la taxe ne porte que sur les engrais minéraux achetés, la perte d’efficacité économique de l’instrument conduit à le compléter. Ce problème commence à être abordé et devrait faire l’objet des développements futurs des recherches économiques conduites dans le cadre du PIREN-Seine.