Recherche de perturbations endocriniennes sur les poissons du bassin versant de l’Orge

Auteur.e.s

W. Sanchez, J-M. Porcher, P. Maltret, C. Minier

Université

Unité d'évaluation des risques écotoxicologiques, INERIS, LEMA, EA 3222, Université du Havre

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2007.vol24

L’activité métabolique, la reproduction, le développement et le comportement des individus sont régulés par le système endocrinien des organismes vivants. Celui-ci fait intervenir un nombre important de molécules appelées hormones ayant des structures et des modes d’action complexes. Or, un nombre important de composés utilisés par l’industrie, l’agriculture ou la population humaine sont suspectés de pouvoir interagir avec le système endocrinien des hommes et de la faune sauvage conduisant à des effets tels que des cancers, des altérations des fonctions neurologiques ou reproductrices (Colborn et al., 1993 ; Toppari et al., 1996). Ces composés sont dénommés « perturbateurs endocriniens (PE) » et sont susceptibles d’avoir des effets à long terme sur les individus et les populations. Plus de 550 composés différents ont été identifiés comme PE avérés ou potentiels parmi l’ensemble des produits chimiques susceptibles d’être présents dans l’environnement (CEE, 2001). La nouvelle réglementation sur les produits chimiques (REACh), mentionne de façon explicite ces composés qui représentent un risque particulier. Cependant ces mêmes textes ne décrivent pas les tests et méthodes permettant de les identifier ou d’en quantifier les effets. La multiplicité des cibles et des effets, combiné à la possibilité d’interaction à très faibles doses et/ou à des moments particuliers du développement rend particulièrement complexe l’appréciation des actions des PE sur le vivant. Cette difficulté est encore plus évidente lorsque l’on veut en étudier les effets sur les populations naturelles dans leur environnement. Contrairement aux études en laboratoire, on ne peut que difficilement contrôler la multiplicité des facteurs interférants (facteurs physiques, physiologiques et complexité de l’exposition à de multiples composés chimiques). La démarche adoptée dans le présent travail consiste donc à étudier un ensemble de paramètres qui peuvent s’agencer dans un tout cohérent. La première étape consiste à mettre en évidence la présence de PE dans l’environnement puis dans les organismes. Alors, différents effets sont recherchés dans les organismes vivants de l’environnement contaminés. Ces effets regroupent des actions au niveau moléculaire, cellulaire et physiologique afin d’interpréter les observations de façon logique (et selon le « poids de l’évidence »).