Pour une typologie fonctionnelle des zones humides riveraines

Auteur.e.s

Aïcha Amezal & Stéphan Gaillard

Université

Agence de l’Eau Seine-Normandie, Igarun (Université de Nantes) / Géolittomer LETG, UMR 6554, CNRS

La politique communautaire dans le domaine de l’eau à travers la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE) définit un objectif de reconquête écologique visant à atteindre d’ici 2015 un bon état quantitatif et qualitatif des écosystèmes aquatiques et des eaux souterraines. Pour la mise en oeuvre de la DCE, un état des lieux du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands réalisé en 2004 a permis de définir six grands enjeux à l’échelle du bassin. Parmi ces derniers, celui relatif à la protection et la restauration des zones humides est clairement identifié. Il est en effet démontré aujourd’hui que ces milieux peuvent contribuer au bon état écologique des eaux par leurs fonctions multiples d’épuration des eaux, de rétention de crues, de réservoirs de biodiversité. Néanmoins, plusieurs chercheurs du Programme National de Recherches sur les Zones Humides (M. Trémollières, S. Muller, H. Bendjoudi) ont affirmé que ces fonctions, pour un même type de zone humide, variaient selon les secteurs notamment en fonction de leurs caractéristiques géomorphologiques. C’est pour cette raison, que l’Agence de l’Eau Seine Normandie, dans le cadre des travaux de mise en oeuvre de la DCE, a souhaité identifier les secteurs les plus efficaces ou stratégiques vis-à-vis de la rétention des nitrates, des crues et des populations piscicoles de manière à définir des actions de protection ou de restauration sur ces sites « efficaces » et cela en relation étroite avec les acteurs locaux. Face à ce souhait de définition d’une typologie fonctionnelle des zones humides, exprimé par l’Agence au PIREN-Seine depuis plusieurs années, des chercheurs ont réfléchi à cette problématique. E. Fustec a initié et approfondi des travaux à ce sujet avec la collaboration de J.-P. Bravard, H. Bendjoudi, G. Barnaud… S. Gaillard a poursuivi ces travaux dans le cadre de sa thèse intitulée « L’Aube : dynamique morpho-sédimentaire holocène et fonctionnement actuel d’un hydrosystème à faible énergie ».