Perturbations endocrinienne et reprotoxique chez l’amphipode, Gammarus pulex

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol15

Chez les invertébrés, les Vtg ou Vtg-like sont peu connues et caractérisées. La mesure de ces protéines se développe actuellement autour de deux approches indirectes, la méthode ALP (Alkali-Labile Phosphate, Blaise et al., 1999) et par immuno-essais (e.i. ELISA, Ghekiere et al., 2005). Ces approches ont été utilisées dans plusieurs études et ont permis de mettre en évidence que la synthèse des protéines Vtg-like est la cible de perturbateurs endocriniens chez les crustacés, ce qui en fait un marqueur d’intérêt (Ghekiere et al., 2005 ; Gagné et al., 2005). Schirling et al. (2006) ont mis en évidence, à l’aide d’une approche histopathologique des gonades, une accélération de la maturation gonadique chez des femelles de Gammarus fossarum exposées à du BPA. Au cours de nos activités de l’an passé, nous avons d’une part caractérisé le cycle de reproduction et proposé des marqueurs d’impact reprotoxique chez les femelles de cette espèce (surface et nombre d’ovocyte ainsi que nombre et anomalie d’embryons) et d’autre part mis au point la mesure de l’expression du gène codant pour la Vtg, proposée comme biomarqueur d’une perturbation endocrinienne chez les organismes mâles. Les travaux réalisés en 2008 avaient pour objectifs, 1 – d’évaluer la pertinence de la mesure de l’expression du gène Vtg comme biomarqueur chez les mâles, 2 – appliquer les marqueurs développés précédemment (moléculaire, histologique et biométrique) sur des populations de gammares prélevés sur différents stations de la Prédécelle, site atelier du Piren-Seine. Pour répondre au premier objectif, nous avons exposé, en laboratoire, des organismes mâles à deux composés modèles connus pour être des perturbateurs endocriniens, le nonyl-phenol (NP) et le cyprotérone (CYP), et mesuré l’expression du gène Vtg chez ces individus. Pour le deuxième objectif, nous avons prélevés des organismes sur les stations sur lesquelles des populations autochtones étaient présentes et appliqué nos différents outils afin d’évaluer un impact reprotoxique et/ou perturbateur endocrinien chez ces individus.