Mycobactéries non tuberculeuses

Auteur.e.s

F. Lucas, L. Moulin, S. Haenn, L. Desforges, E. Cambau

Université

Cereve, Université Paris 12-Val de Marne, Crecep Etude biologie, Laboratoire associé du Centre national de référence des mycobactéries et de la résistance aux antituberculeux, Laboratoire de bactériologie et virologie

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2007.vol27

Les mycobactéries constituent un large groupe taxonomique distribué dans divers environnements aquatiques et terrestres. La plupart sont des saprophytes mais certaines espèces sont des pathogènes capables d’infecter les humains et les animaux . Ainsi le complexe Mycobacterium tuberculosis ( M. tuberculosis, M. bovis, M. africanum, , M. microti and M. canetti) et M. Leprae, sont les agents respectifs de la tuberculose et de la lèpre. A côté des ces pathogènes à l’impact significatif sur la santé humaine, les mycobactéries nontuberculeuses (MNT) également appelées mycobactéries atypiques, ou mycobactéries environnementales pathogéniques (PEM) ou mycobactéries autres que tuberculeuses (MOTT), ont reçu moins d’attention. Cependant les MNT peuvent également être la cause fréquente d’infections localisées (peau, ganglions lymphatiques, os, poumons, tissus mous) ou disséminées dans tout le corps (Dailloux et al. 1999). Bien que les industriels de l’eau soient peu familiers avec ces pathogènes, de nombreux cas montrent que l’eau joue un rôle significatif dans la transmission des MNT (Wallace et al. 1998). L’importance des infections par les MNT et en particulier par le complexe Mycobacterium avium (MAC) a été reconnue avec la découverte d’infections disséminées chez les personnes immunodéprimées, en particulier chez les patients atteints du SIDA. Désormais, l’Organisation Mondiale de la Santé les reconnaît comme pathogènes émergents. (Pedley et al., 2004). Or les routes de transmission, les sources et les réservoirs de MNT dans l’environnement sont encore mal élucidés. Par ailleurs ces bactéries à la paroi épaisse et riche en lipides sont particulièrement résistantes aux traitements de désinfections classiques et ont tendance à former des biofilms. Il est donc extrêmement important de comprendre les conditions écologiques qui contribuent à la prolifération et la persistance des MNT dans les milieux aquatiques (Bland et al. 2005). Nous devons également développer et préciser les méthodologies utilisées pour détecter les MNT dans l’environnement, pour étudier leur diversité et leur phylogénie, pour identifier des marqueurs de virulence et pour mettre en place des stratégies de désinfection efficaces (Falkinham, 2004).

lucas@univ-paris12.fr