Modélisation économique et régulation économique des relations entre la production agricole et l’environnement.

Auteur.e.s

Cyril Bourgeois, Florence Habets, Pierre-Alain Jayet, Anna Lungarska, Athanasios Petsakos, Pascal Viennot.

Université

UMR-210 Economie Publique INRA-AgroParisTech, UMR Sisyphe, UPMC, Centre de Géosciences, Mines ParisTech

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2012.vol05

Les travaux présentés dans cette partie sont issus des travaux de thèse de Cyril Bourgeois (2012). Ils ont pour cadre l'analyse micro-économique de la régulation des pollutions diffuses d'origine agricole. La thèse a eu pour double objectif de définir les principaux déterminants permettant de définir une politique optimale de régulation des pollutions azotées d’un point de vue théorique, puis, à l'aide de modèles appliqués, de quantifier et d'évaluer l'impact de ces politiques. Nous avons d'abord défini un cadre permettant de mieux comprendre le rôle de l'allocation des terres dans la définition d'une politique optimale. Plus précisément, comme il s'avère impossible de taxer directement les émissions lorsque celles-ci sont diffuses, il convient de définir au mieux ce que doit être une politique de 'second-best'. Il s'avère alors que négliger les effets induits par une politique de taxation des intrants sur l'allocation des terres conduit à surestimer les bénéfices attendus d'une telle régulation et peut même parfois conduire à augmenter la pollution. Si d'un point de vue théorique, une politique de taxe sur les fertilisants différentiée par culture, couplée à une subvention sur le choix d'allocation des cultures, rétablirait l'optimum social, elle est clairement irréaliste sur le plan pratique. Une solution serait alors d'associer une taxe hétérogène à une subvention envers des cultures à faible perte azotée telles que les cultures pérennes (par ailleurs promues dans le cadre des productions dédiées à l’énergie). Cependant, l'hétérogénéité spatiale des systèmes de production et des émissions associées étant relativement élevée, les distributions spatiales des abattements et de la couverture en miscanthus varient fortement d’une région à l’autre. A titre indicatif, les deux cartes suivantes présentent la distribution des réductions de pertes azotées sous-racinaires et de la production en miscanthus pour un objectif un peu plus élevé que précédemment, à savoir 27%, dans le cadre d’une politique de « second rang ». Nous étudions l’impact d’une taxation portant sur les engrais azotés à hauteur de 40% du prix de l’azote, couplée à une subvention du miscanthus à hauteur de 250€/ha.

jayet@grignon.inra.fr