Médiation entre connaissances scientifiques et élaboration de plans de gestion des ouvrages hydrauliques des deux Morin à travers une démarche de

Auteur.e.s

Amandine De Coninck, Nicolas Bécu, José-Frédéric Deroubaix, Catherine Carré, Jean-Paul Haghe, Cyril Pivano, Nicolas Flipo, Céline Le Pichon, Jean-Marie Mouchel, Gaëlle Tallec.

Université

Institut de géographie, Université Paris 1, laboratoire LADYSS, Université Rouen, CNRS, Prodig, Université Paris Est LEESU, Université Paris Est LVTM, Centre de Géosciences, MINES ParisTech, UR HBAN, Irstea, UMR Sisyphe UPMC

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2012.vol33

Le départ de ce projet a été le constat qu’il existait des conflits et controverses autour de la restauration de la continuité écologique, sur plusieurs petites rivières d’Ile de France, et notamment sur le Grand Morin. La continuité écologique est préconisée par la DCE, mais les acteurs locaux et les scientifiques sont partagés quant au bien-fondé d’une telle mesure (Barraud, 2010). Le SAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau) des 2 Morin, réunissant les élus locaux, des associations et les représentants de l’Etat, est une structure visant à discuter de la gestion de l’eau et des milieux, et donc à débattre de cette question de la continuité écologique et de la manière de la mettre en œuvre. Cependant les débats dans ce cadre sont parfois stériles, et opposent les représentants de l'Etat, favorables à la restauration et les élus et propriétaires de moulin, défavorables à la suppression des vannages. Les ouvrages sont en effet un élément du patrimoine, du paysage, et servent à la régulation hydraulique de la rivière. De plus, ces mesures ont un coût élevé (compter au moins 200 000 euros par réaménagement de seuil) pour des résultats difficiles à évaluer. La position des scientifiques eux-mêmes n’est pas uniforme. Des chercheurs en sciences de l’environnement (ichtyologues, écologues) sont convaincus qu’il faudrait restaurer la qualité des cours d’eau en supprimant les ouvrages et les seuils. D'autres (géographes, politistes et hydrologues) refusent que les activités anthropiques soient uniquement considérées comme des dommages à l’environnement. Pour tenter de lever cette controverse, il a donc été proposé de mobiliser les connaissances locales et les connaissances du PIREN Seine. En effet, le territoire des 2 Morin a été étudié à la fois par les scientifiques du PIREN Seine (notamment le bassin de l’Orgeval) et par le SAGE lui-même qui a fait ou fait faire des études sur différentes thématiques. Un certain nombre de connaissances scientifiques et techniques peuvent donc permettre de hiérarchiser les objectifs et les actions à mettre en œuvre. Cependant on se rend compte que ces connaissances sont peu mobilisées. Comment articuler les connaissances des scientifiques avec celles des acteurs locaux ? Comment instrumenter la concertation pour rendre la controverse sur le rétablissement de la continuité écologique productive ? Quel dispositif de recherche et de concertation peuton imaginer qui puisse à la fois permettre de suspendre les conflits d’intérêts des acteurs de la rivière et de mettre entre parenthèse les partis-pris scientifiques ?

amandine.deconinck@leesu.enpc.fr