Les cycles du plomb en France 1818-1996

Auteur.e.s

Laurence LESTEL

Université

CDHT-CNAM

Lors de la traversée de l'agglomération parisienne, la Seine se charge en éléments traces, preuve si besoin en est de l'impact de la ville sur le fleuve. Sait-on pour autant analyser l'origine de ces éléments traces? Proviennent-ils de rejets industriels ponctuels, est-ce une rémanence des activités industrielles du passé ? qu'en est-il de l'usure des multiples objets contenant ces éléments traces et "stockés" dans la ville ? Quelles est l'importance de la contribution des déchets contenant ces mêmes éléments traces ? Répondre à cette question complexe nécessite en premier lieu de quantifier au mieux les différents flux de matière dans l'espace géographique considéré: entrées par voies d'importation ou de production, stockage dans la ville sous forme d'objets en service ou dans les décharges, rejets dans les différents compartiments environnementaux , air, eau et sol, sorties sous forme d'exportations… Il s'agit en fait d'établir le métabolisme industriel de ces éléments traces dans le bassin de la Seine, selon une méthodologie déjà appliquée à l'étude du bassin du Rhin (Stigliani et al, 1993) C'est par une approche rétrospective, par analyse des statistiques industrielles des XIXe et XXe siècles, que nous avons entrepris d'estimer l'ensemble de ces flux, et notamment les flux cumulés de matière dans la ville. Dans le cadre de cet exposé, le champ a été limité à l'étude des flux du plomb, métal ancien qui a accompagné tous les développements technologiques majeurs (imprimerie, Première révolution industrielle, automobile). Ces flux ont été établis à l'échelle de la France, seule entité pour laquelle existent des données statistiques suffisamment nombreuses.