Le mercure en France au XXe siècle: usages et devenir

Auteur.e.s

Laurence Lestel

Université

CDHT-CNAM

Contrairement à d'autres métaux comme le plomb, le mercure d'origine naturelle (rejeté lors des éruptions volcaniques ou par érosion de la croûte terrestre) représente un pourcentage important des émissions atmosphériques de mercure par rapport aux émissions anthropiques. Pour les modèles qui ont tenté d'établir le rapport entre ces deux types de sources entre 1988 et 1995, l'apport anthropique de mercure varie en effet entre 40 et 68%, la dernière valeur proposée étant de 55% (Jackson 1997). Ce sont les usages et le devenir de ce mercure anthropique que nous expliciterons dans ce rapport. La prise de conscience des dangers du cycle du mercure (après Minamata) a conduit à la création de vastes programmes de surveillance et de contrôle du mercure, comme le réseau EMEP en Europe ou le réseau canadien CAMNET. Les recherches y sont largement pluri-disciplinaires comme en témoignent les conférences internationales "Mercury as a global pollutant" (6ème à Minamata en octobre 2001) qui représentent plus un source d'information au niveau global et mondial qu'au niveau local et français. Depuis les années 1990, plusieurs études françaises ont cherché à cerner les apports anthropiques de mercure dans l'environnement (Le Touche 1992, Thomassin 2003, Azimi 2003, Colin 2004) à partir des activités reconnues comme génératrices de mercure. Le texte qui suit rappellera tout d'abord l'histoire de ces différents secteurs d'activités en France, l'amélioration des procédés et l'évolution de leurs rejets mercuriels. Dans une deuxième partie, nous présenterons des schémas de circulation du mercure anthropique vers les milieux environnementaux.

lestel@cnam.fr