Le cycle urbain de l’eau à Paris au XIXe siècle

Auteur.e.s

Sabine Barles

Université

Lab.Théorie des Mutations Urbaines, IFU

Les rapports qu’entretient la ville du XIXe siècle avec l’eau et plus généralement le milieu sont connus à grands traits et se traduisent par une augmentation de la pression anthropique sur la ressource : d’une part, la population urbaine augmente en raison de l’accroissement naturel et, surtout, des migrations ; d’autre part les usages de l’eau se multiplient et s’amplifient, qu’il s’agisse des consommations domestique, publique ou industrielle ; les rejets suivent. Cependant, si les travaux historiques nous apportent une bonne connaissance de ce processus en ce qui concerne tant l’évolution démographique (Figure 1) que celle des sociétés urbaines, ils ne se placent guère du point de vue des interactions entre celles-ci et le milieu au sens naturaliste du terme. L’objet de la présente recherche est précisément d’identifier les modalités de ces interactions dans le cas particulier de la ville de Paris et vise à répondre à un certain nombre de questions : quelle eau consomme-t-on au XIXe siècle ? À quelles fins ? Quel est le parcours des excreta urbains ? Quelles sont la proportion et la nature des rejets vers le milieu aquatique ? Cette approche matérielle et quantitative passe non seulement par la recherche et l’interprétation de sources statistiques mais aussi par l’analyse des processus de décision qui ont conduit à l’adoption de telle ou telle solution en matière d’aménagement urbain, d’hygiène et d’assainissement.