Inventaire et caractérisation des exploitations d’agriculture biologique dans le Nord de la France.

Auteur.e.s

Thibault Makridis, Juliette Anglade, Josette Garnier, Gilles Billen.

Université

UPMC/CNRS, UMR Sisyphe

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2011.vol02

L’aire d’approvisionnement alimentaire de la région parisienne concentre une grande part de la production agricole française, et constitue une région emblématique de l’agriculture industrielle, utilisant de grandes quantités d’engrais et de pesticides, et caractérisée par une forte spécialisation des productions. Malgré l’augmentation de la population et de l’efficacité des transports, la zone nourricière de Paris est restée très fortement ancré dans la production agricole du bassin de la Seine pour ce qui concerne les produits végétaux, et celle du « Grand Ouest » (Bretagne, Normandie, Nord-Pas de Calais), fortement spécialisée dans l’élevage, pour les produits animaux (Billen et al., 2011). C’est cette aire, qui s’étend sur la moitié Nord de la France qui constituera notre zone d’étude. Dans l’une comme dans l’autre de ces régions, l’intensité des pratiques agricoles conduit à des excédents d’azote considérables, donnant lieu à une pollution nitrique généralisée. Les impacts négatifs de cette pollution nitrique sont multiples. Dans le sol, les apports d’engrais en excès des besoins des plantes modifient le cycle biogéochimique de l’azote et conduisent à des émissions d’ammoniaque, transportés dans l’atmosphère parfois sur de longues distances, et d’oxyde nitreux, contribuant à l’accroissement de l’effet de serre et à la destruction de la couche d’ozone stratosphérique. Lessivés vers l’hydrosystème, les nitrates contaminent les ressources en eaux souterraines et engendrent des coûts de traitements (dilution, dénitrification) aux stations de captages d’eau destinées à l’alimentation en eau potable, voire leur abandon pur et simple. Ainsi, 9% des stations de captages en France présentent un taux de nitrates supérieur à la norme de potabilité fixée à 50 mgNO3/l (l’environnement en France, 2010). Dans le bassin Artois Picardie en 2002, 40% des captages étaient abandonnés ou en passe de l’être (Miquel, 2003). Enfin la pollution azotée contribue à l’eutrophisation des écosystèmes aquatiques dulcicoles et marins, se manifestant par exemple par des proliférations d’algues indésirables dans les zones marine côtières.

gilles.billen@upmc.fr