Evaluation du platane comme bioindicateur de la contamination atmosphérique par les composés organiques semi volatils (COSV) :PCB, HAP, PBDE,

Auteur.e.s

Elodie Moreau-Guigon, Martine Blanchard, Marie-Jeanne Teil, Annie Desportes, Catherine Bourges, Fabrice Alliot , Marc Chevreuil.

Université

EPHE, Laboratoire Hydrologie Environnement, UMR Sisyphe, UPMC

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2011.vol31

Depuis la phase IV, les résultats des travaux concernant la diffusion des composés organiques semi-volatils (COSV) via l’atmosphère ont montré que la connaissance des mécanismes de transport et d’apport aux bassins versants par les retombées atmosphériques était indispensable à la compréhension de la circulation des micropolluants organiques rémanents. Les flux d'émissions atmosphériques et de dépôts dépassent en importance les autres vecteurs de dispersion à l'échelle des bassins versants élémentaires comme à celle du bassin de la Seine. La caractérisation des origines de la contamination et des transferts atmosphériques des COSV est indispensable à la compréhension de l’origine de la contamination des sols et des flux potentiellement exportables par le réseau hydrographique. Ainsi, à l’échelle du bassin versant de la Seine, les essais de bilan effectués dans les années 2000 pour les PCB, les HAP (Chevreuil et al., 2009) et les phtalates (Dargnat, 2008) montrent que les apports de contaminants par les retombées atmosphériques sont d'une part, environ dix fois supérieurs à ceux des épandages de boues urbaines et d'autre part suivant les groupes chimiques considérés, de trois à dix fois supérieurs à ceux exportés par le fleuve. Une amélioration des acquis sur l'importance des émissions atmosphériques de COSV selon les milieux est ainsi indispensable pour une grande diversité de COSV actuellement décelés dans l'environnement dès les têtes des bassins versants. Toutefois, l'étude des matrices atmosphériques et notamment celle de l’air ambiant implique la mise en œuvre de techniques d’échantillonnage complexes dont le coût limite la possibilité de réalisation aussi bien de suivi permanent sur quelques stations à l'échelle régionale que d’opérations ponctuelles avec un maillage plus fin à l’échelle des grandes agglomérations. De plus, les réseaux de mesure ne peuvent être le plus souvent établis que pour un nombre limité de contaminants émis par une activité spécifique. Par exemple, le réseau de mesure d’Airparif établi pour la surveillance des émissions de HAP à proximité des grands axes de circulation de la ville de Paris. Ces composés comme ceux précédemment cités, ne sont présents dans l’air ambiant extérieur qu’à des concentrations de l’ordre de quelques ng voire quelques pg m-3 . Leur analyse en phase gazeuse et en phase particulaire nécessite la réalisation de prélèvements dynamiques d’échantillons d’air de l'ordre de plusieurs centaines de m3 (technique "Grand Volume") sur des périodes de quelques jours à deux semaines. La technique de prélèvement par diffusion passive est plus simple à mettre en œuvre et peut permettre d'assurer une meilleure couverture géographique des milieux étudiés. Elle nécessite par contre, des durées d’exposition plus longues de l’ordre de quatre à six semaines et leur validation actuellement en cours, n’a pu être établie que pour quelques familles de composés.

marc.chevreuil@upmc.fr