Effet des antibiotiques sur les processus de nitrification et dénitrification : synthèse bibliographique et résultats préliminaires

Auteur.e.s

A. Laverman, C. Yan, C. Roose-Amsaleg, J. Garnier

Université

UMR Sisyphe 7619, Fonctionnement des Hydrosystèmes, Université Pierre et Marie Curie-CNRS

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol15

Certaines bactéries comme les Actinomycètes et les Streptomycètes produisent naturellement des antibiotiques, tels que la pénicilline et la céphalosporine, dans les sols. Les quantités produites sont cependant très faibles et difficiles à détecter (Kummerer, 2009). A ce jour, les données et études sur la présence et la production d’antibiotiques à des concentrations naturelles manquent sérieusement. Depuis leur découverte en 1929 par Alexander Fleming, l’usage des antibiotiques, afin de traiter et empêcher les infections bactériennes, n’a fait que croître à la fois en médecine humaine et vétérinaire. Les antibiotiques sont peu dégradés lors du métabolisme humain et animal et c’est environ 70% des antibiotiques consommés qui sont excrétés (Kummerer, 2009). Par conséquent, après leur utilisation, les antibiotiques utilisés en ville et leurs métabolites, sont rejetés dans les eaux usées puis retrouvés dans les stations d’épuration (STEP). Les antibiotiques sont partiellement éliminés dans les STEPs. Certains finissent donc dans l’environnement, à savoir dans les eaux de surface, les eaux souterraines, les sols et les sédiments. Les antibiotiques retrouvés dans l’environnement proviennent également de l’épandage sur les sols agricoles des boues de stations d’épuration ou encore de fumiers, riches en antibiotiques suite au traitement des animaux d'élevages. Enfin l’application directe d’antibiotiques dans l’eau pour traiter les élevages piscicoles constitue une autre source. Dans le bassin de la Seine, les teneurs en certains antibiotiques dans le réseau hydrographique de l'amont de la région Ile-de-France jusqu'à l'estuaire interne (Poses ) ont été mesurées (Tamtam et al., 2008). Une augmentation des concentrations d'amont en aval a été démontrée. Des antibiotiques ont également été détectés dans des sites ruraux sans influence des STEPs, c'est-à-dire en dehors d’une origine hospitalière ou domestique, car ils peuvent aussi être d’origine naturelle (la découverte des antibiotiques découle en effet de l’observation des Penicillium sp.). Ce même travail a aussi montré la présence de fortes concentrations autour des piscicultures, dans l’eau et dans les sédiments.

Anniet.laverman@upmc.fr