Elodie Moreau-Guigon, Pierre Labadie, Johnny Gaspéri, Martine Blanchard, Mathieu Cladière, Marie-Jeanne Teil, Khawla Tlili, Annie Desportes, Catherine Bourges, Fabrice Alliot, Catherine Lorgeoux, Marc Chevreuil.
EPHE, Laboratoire Hydrologie Environnement, UMR Sisyphe, UPMC / CNRS, LEESU, Université Paris XII
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2010.vol15
Au cours des phases IV et V, le compartiment atmosphérique a fait l'objet de travaux spécifiques concernant la diffusion de composés organiques semi-volatils dans l'air ambiant et l'apport aux bassins versants via les dépôts atmosphériques. Cette problématique a été initiée avec les PCB, des polluants organiques persistants (POP), ainsi que les HAP qui sont assimilés par la CEE à cette catégorie. D'autres contaminants ont été ensuite étudiés dans le cadre du thème "Perturbateurs endocriniens" (PE), ou de travaux connexes des équipes du Piren Seine. Ainsi, des plastifiants du groupe des phtalates ont fait l'objet de travaux ultérieurs. Ces derniers ont été successivement suivis par les polybromodiphényles (PBDE) et le tétrabromobisphénol A (TBBPA), employés comme retardateurs de flamme, les alkylphénols (AP), composés surtout employés comme tensio-actifs, puis le bisphénol A (BPA) un autre plastifiant. Il est par ailleurs prévu d'étendre cette liste à l'hexachlorobenzène (HCB) et au pentachlorobenzène (peCB), composés halogénés figurant sur la liste des POP et qui peuvent être également émis dans l'air ambiant par synthèse accidentelle par les activités industrielles. La méconnaissance des niveaux de contamination des compartiments air/sol/eau par ces molécules et de leurs sources d'apport aux milieux environnementaux, justifie leur prise en considération. L'étude simultanée de la contamination de l'air et des dépôts atmosphériques a été poursuivie sur le site de Paris en 2009 pour les PBDE et les phtalates (Tlili et al., 2010) et une étude complémentaire a été entreprise en novembre 2010 en relation avec un projet du Programme National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens (PNRPE). Ce dernier contribue au financement du projet de recherche concernant la contamination de l'air ambiant par les perturbateurs endocriniens en Ile-de-France et la caractérisation d'effets toxiques associés. Les objectifs du PNRPE et du Piren Seine sont complémentaires. Le premier objectif concernant le PNRPE est de caractériser la contamination de l’air et l’exposition humaine à un spectre relativement large de PE, émis par l’ensemble des activités anthropiques industrielles et domestiques, dans un habitat urbain dense. Le second, dans le cadre du Piren est de mieux appréhender l’évolution spatiale et l'origine de la contamination de fond des sols et des eaux superficielles, notamment pour les composés organiques semi-volatils. Ces derniers peuvent en effet après leur émission dans l’air être diffusés par le compartiment atmosphérique et contaminer les milieux aquatiques via les processus de ruissellement au niveau du sol en milieux urbain ou rural.