L. Vilmin, M. Raimonet, N. Flipo, M. Poulin, T. Cazier, A. Laverman
Centre de Géosciences, Mines ParisTech, Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, UMR 7619 METIS,
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2013.vol16
Depuis 2007, des unités de nitrification et dénitrification ont été mises en place dans la station d'épuration Seine Aval, traitant 1 700 000 m3 d'eau par jour, afin d'éliminer l'ammonium. Bien que les concentrations en ammonium aient été réduites à des niveaux atteignant généralement le bon état écologique, les réactions incomplètes de dénitrification au sein de la station d'épuration ont simultanément conduit à une augmentation des concentrations en nitrite dans les eaux de rejet et, par conséquent, dans la Seine (Rocher et al, 2011). Alors qu'avant 2007 le nitrite était progressivement produit au cours du transit de l'eau à l'aval de la STEP, pour atteindre des concentrations maximales dans l'estuaire, le pic de concentration est maintenant observé en aval de la STEP Seine Aval (Cébron, 2004; Garnier et al, 2012). Bien que le nitrite soit, en général, rapidement oxydé dans l'environnement, il persiste sur plusieurs dizaines de kilomètres en aval de la station d'épuration, à des niveaux de concentrations dépassant le critère de bon état écologique. Cette étude a pour but d'étudier l'impact de la STEP Seine Aval sur la dynamique des nitrites en Seine après l'implémentation de la filière de nitrification-dénitrification. Pour cela, les paramètres de croissance et les biomasses des communautés microbiennes nitrifiantes, oxydatrices d'ammonium (nitrosantes) et oxydatrices de nitrite (nitratantes), ont été déterminés en Seine et dans les rejets de Seine Aval. Ce travail est réalisé en interprétant des manipulations en batch en conditions contrôlées avec un modèle biogéochimique, C-rive (Vilmin et al, 2012). Les paramètres déterminés par cette méthode sont ensuite appliqués au système Seine entre Paris et Poses pour simuler la dynamique des nitrites dans le milieu sur une période de 5 ans. Les résultats obtenus soulignent l'importance d'une différentiation entre les communautés microbiennes provenant des bassins versants amont (communautés endémiques) et celles provenant des rejets de STEPs.