Cycle de l’eau et cycle de l’azote, Paris, 1800-1937

Auteur.e.s

Sabine Barles

Université

Laboratoire Théorie des Mutations Urbaines, UMR CNRS 7543, Institut Français d’Urbanisme

La période qui court de la fin de l’Ancien Régime à la seconde guerre mondiale est marquée par une profonde transformation des acteurs, des objectifs, des principes, des techniques et du financement de l’assainissement urbain à Paris comme dans de nombreuses villes européennes. Dans le cas de la capitale française, de nombreux travaux ont analysé ces changements ainsi que les enjeux qui y sont attachés, enjeux multiples et qui dépassent l’impératif hygiéniste, lui-même d’ailleurs polymorphe (Jacquemet, 1979 ; Cebron de Lisle, 1991 ; Jugie, 1993 ; Gandy, 1999 ; Barles, 1999). En revanche, ils ne se placent guère du point de vue des interactions entre la ville et le milieu au sens naturaliste du terme. S’il est couramment admis que la pression anthropique (i. e. de l’homme et des sociétés humaines) a considérablement augmenté au cours des deux derniers siècles, celle-ci n’a pas été analysée précisément, notamment en ce qui concerne la pression urbaine1 . C’est ce point de vue que nous souhaiterions adopter, à travers le cas du cycle de l’eau et des matières qu’elle transporte. Nous faisons l’hypothèse selon laquelle la pression anthropique n’est pas monotonement croissante (i. e. qu’elle ne croît pas sans cesse), mais qu’elle s’exerce différemment selon les contextes et les choix politiques et techniques. Il ne s’agit pas cependant de se livrer à une forme de retrospective technology assessment (Koppitz, Voegele, 1999 ; Tarr, 1996), mais plus modestement d’analyser, autant que faire se peut, la réponse du milieu à la pression urbaine