Contamination en antibiotiques des sols agricoles par les déchets de l'assainissement urbain : évaluation des transferts potentiels vers le réseau

Auteur.e.s

T. Dinh, E. Moreau-Guigon, J. Tournebize, P. Labadie, F. Alliot, M.Chevreuil

Université

UMR Sisyphe / EPHE, UPMC, Cemagref, UR HBAN

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol14

Les études antérieures réalisées dans le cadre du programme PIREN-Seine ont permis de mettre en évidence une contamination par les antibiotiques des eaux de surface du bassin versant de la Seine. En France, l’utilisation intensive des antibiotiques en médecines humaine et animale et comme agent prophylactique dans les élevages animaux est à l'origine de cette contamination. Bien qu’il n’existe pas actuellement de réglementation concernant leur niveau de présence dans les rejets et l’environnement, ces données justifient l’intérêt et la nécessité de définir les sources et le mode de transfert de ces substances pharmaceutiques afin d’obtenir une meilleure caractérisation de la présence de ces molécules et de leur comportement dans l’environnement. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à la contamination de la Seine par des rejets directs de stations d'épuration en zone urbaine et de piscicultures ainsi qu'à l'évolution des concentrations suivant les différentes filières d'épuration des eaux (Tamtam et al., 2007; Tamtam et al., 2008). Nous avons mis en évidence des rejets d'antibiotiques aux niveaux des stations d'épurations de l'agglomération parisienne, mais aussi une forte adsorption de certaines de ces molécules dans les boues résiduelles. Les antibiotiques utilisés en médecine humaine et animales sont excrétés par le corps sous forme inchangée, de métabolites actif ou inactif. Ils sont ainsi susceptibles de se concentrer dans les boues urbaines ou dans les effluents d'élevage. C'est pourquoi depuis cette année, nous avons focalisé notre étude sur les apports indirects via des sols contaminés par l'épandage des boues urbaines ou d'élevage en zone agricole. En particulier, nous nous intéressons au risque de transfert de ces molécules vers les cours d'eau en fonction du cycle hydrologique, des saisons, des pratiques agricoles, de la filière de traitement des boues et de la réglementation. Néanmoins, le cas des effluents d'élevage n'a actuellement pas pu être traité, malgré des prises de contact avec des éleveurs – agriculteurs.

marc.chevreuil@upmc.fr