Contamination des eaux superficielles par les substances pharmaceutiques : Diffusion d’antibiotiques par la médecine humaine et les activités d

Auteur.e.s

Joëlle Eurin, Donatienne Ollivon, Karen Tiphagne et Marc Chevreuil

Université

Laboratoire Hydrologie et Environnement – EPHE, UMR Sisyphe 7619, UMPC

Des études récentes font état de la présence d’une grande variété de produits pharmaceutiques dans l’environnement. Les eaux usées des agglomérations (rejets domestiques et rejets hospitaliers) ainsi que les déchets provenant de l’agriculture et de l’aquaculture sont les principales sources de ces composés organiques. Parmi ces derniers, on peut mentionner les classes suivantes : antibiotiques, hypolipidémiants, analgésiques, anti-inflammatoires, antidépresseurs, hormones naturelles et synthétiques… Certaines de ces molécules pourraient exercer des effets sur la santé d’espèces animales ou sur la santé humaine par une exposition prolongée à de faibles concentrations. Parmi les effets préoccupants, figurent les troubles au niveau du développement et de la reproduction ainsi que l’apparition de résistance bactérienne aux antibiotiques. La première détection de médicaments dans les eaux superficielles date de 1976 où il avait été mesuré des concentrations de 1 et 2 µg/L d’acide clofibrique et d’acide salicylique dans un lac du Nevada. Ce constat fut ignoré jusqu’à ce qu’en 1992 des chercheurs allemands détectent dans les eaux potables à Berlin de l’acide clofibrique, médicament utilisé contre le cholestérol. Depuis, presque toutes les différentes catégories de substances pharmaceutiques ont été retrouvées dans les eaux superficielles (Halling-Sorensen et al., 1998, Kümmerer, 2003). Il est donc important de déterminer les voies de contamination du milieu naturel ainsi que le comportement environnemental des substances et le risque potentiel pour les écosystèmes. Ce contexte a conduit au développement de cette problématique dans le cadre du programme PIREN Seine.

Joelle.Eurin@ccr.jussieu.fr