Contamination des boues urbaines issues de différentes filières d’épuration. Exemple des phtalates, des polybromodiphényl éthers, des hydrocarbures

Auteur.e.s

M. Blanchard, F. Alliot, C. Bourges, C. Dargnat, A. Desportes, T. Dinh, J. Eurin, P. Labadie, B. LeBot, S. Mompelat, E.Moreau-Guigon, F. Tamtam, M.-J. Teil, M.Chevreuil

Université

EPHE, Laboratoire Hydrologie Environnement, UMR Sisyphe, UPMC, LERES, Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol10

Les activités anthropiques urbaines, industrielles, domestiques ou agricoles rejettent dans les eaux usées des mélanges complexes de composés organiques de synthèse. Parmi eux, se trouvent des produits toxiques, notamment des perturbateurs endocriniens et leur présence dans l’environnement est une menace pour les écosystèmes et constitue une préoccupation sociétale majeure. La Directive Européenne DCE 2000/60/EC indique une liste de 33 substances dangereuses à surveiller dans les eaux de surface. Les stations d’épuration (STEP) dégradent en grande partie ces contaminants mais du fait de leurs propriétés physico-chimiques ou de leurs rémanences particulières, ils sont susceptibles de se retrouver à des teneurs mesurables dans les boues d’épuration qui représentent l’étape ultime du traitement des eaux usées (Paxéus, 1996). La production de boues urbaines en France va croissant, de 900 000 t, en 2000 à 1300 000 t, en 2005 (Roy de Lachaise, 2004). Le devenir de ces boues est soit l’incinération, soit l’épandage en valorisation agricole. La connaissance de leur teneur en micropolluants organiques est donc nécessaire pour préserver la qualité de l’environnement. Nous avons recherché dans les boues d’épuration provenant de différentes STEP, des contaminants appartenant à 4 groupes de composés organiques de synthèse représentatifs des activités anthropiques. Nous avons considéré : 1- les phtalates, utilisés comme plastifiants des polymères et dont la production mondiale est passée de 1.8 millions de t en1975 à 4.3 millions de t en 2006 (Peijnenburg et Struijs, 2006). 2- les polybromodiphényl éthers (PBDE) présents dans les isolants (notamment, revêtements, dispositifs électriques). Aujourd’hui un seul de ces composés est autorisé mais de 1070 à 2000, 15000 t du mélange des composés pentabromés a été fabriqué (Alcock et al., 2003) et leur rémanence est très élevée. 3- les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), inévitables car issus des processus de combustion. La quantité de HAP émise vers l’atmosphère au niveau national a été de 24 t en 2006 (CITEPA). 4- les antibiotiques, indispensables au niveau sanitaire des sociétés modernes. En 2002, la quantité consommée s’élève à 729 t, en médecine humaine contre 1295 t, en médecine vétérinaire (Moulin et Roux, 2004). Les boues ont été prélevées dans 3 STEP gérées par le Syndicat intercommunal d’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), le 23/9/2008: Seine Aval (Achères), Seine Grésillons (Triel-sur-Seine), Seine Centre (Colombes) et 1 STEP gérées par le Syndicat intercommunal d’assainissement de Limours (SIAL), le 24/9/2007 : Briis-sous-Forges. En complément, nous avons étudié: -une boue destinée à l’épandage, prélevée sur une parcelle agricole à La Ferté-sous-Jouarre ainsi qu’un échantillon de sol avant et après épandage (4/8/2008 et 5/9/2008, respectivement). Notre objectif principal a été de rechercher des variations de la contamination par les différentes catégories de composés, des boues provenant des 4 stations.

martine.blanchard@upmc.fr