Charges domestiques spécifiques et rejets de station d’épuration.

Auteur.e.s

Marie-Hélène Tusseau-Vuillemin, Josette Garnier, Pierre Servais, Laeticia Laroche

Université

Cemagref, UMR Sisyphe, CNRS, ESA Université Libre de Bruxelles

Les charges domestiques spécifiques, plus classiquement connues sous le terme d’équivalenthabitant sont les quantités de matières domestiques (matières en suspension, phosphore, azote, matières organiques biodégradables exprimées par la demande biochimique en oxygène : DBO5) émises par individu et par jour. On les mesure généralement en sortie de réseau d’assainissement, c’est à dire à l’entrée de la station d’épuration ; elles présentent malheureusement une forte variabilité. Cette variabilité résulte vraisemblablement des effets cumulés d’une transformation biochimique plus ou moins poussée des eaux usées au cours de leur acheminement dans les réseaux (différant par leur pente, leur taille, température, etc…), et d’apports non domestiques plus ou moins bien contrôlés. Ces mesures, bien que fondamentalement biaisées, restent cependant l’un des seuls moyens concrets d’estimation a priori de la charge domestique engendrée par une population dénombrée, lorsque aucune autre information n’est disponible. Ces estimations sont nécessaires, non seulement pour prévoir quelle serait la pollution collectée et éventuellement traitée par une station d’épuration, mais également pour l’évaluation des pollutions diffuses éventuelles résultant d’assainissements individuels généralisés. Il faudra donc prendre toutes les précautions nécessaires pour utiliser la notion de charge domestique spécifique. On évaluera tout particulièrement la variabilité temporelle qui lui est effectivement associée. Les tendances historiques seront tout d’abord discutées en termes d’évolution des pratiques ménagères (utilisation de détergents, avec ou sans phosphates) puis, la variabilité temporelle sera surtout étudiée site par site, à une échelle annuelle pour la période actuelle. Les flux entrants sont en effet soumis à des variations de charge dus à des rejets intermittents non domestiques et au ruissellement de temps de pluie pour les réseaux unitaires, majoritaires dans les centres urbains anciens. Aux variations de flux entrant se superposent celles du traitement, qui peuvent résulter d’ajustements ou de dysfonctionnements techniques, voire des conditions météorologiques. De fait, les rejets spécifiques des stations d’épuration présentent eux aussi une variabilité temporelle que nous avons étudiée.