Caractérisation des populations bactériennes nitrosantes dans la Basse Seine

Auteur.e.s

Aurélie Cébron, Josette Garnier, Manuela Coci, Ricks Laanbroek

Université

UMR Sisyphe 7619, Univ. P. & M. Curie, Centre for Limnology KNAW, The Netherlands

Les rejets en rivière des effluents de station d’épuration, induisent pour la plupart de fortes modifications environnementales au niveau des processus biogéochimiques, puisqu’ils apportent souvent de grande quantités de nutriments. Dans la basse Seine, la station d’épuration d’Achères est la cause d’une perturbation majeure du cycle de l’azote puisque en l’absence de traitement tertiaire, prévu désormais pour 2007, ses effluents sont chargés en ammonium. Le processus de nitrification a donc lieu dans la basse Seine, où l’ammonium (NH4 + ) est totalement oxydé en nitrite (NO2 - ) puis en nitrate (NO3 - ). Les deux étapes de la nitrification sont réalisées par deux groupes fonctionnels différents. La nitrosation est effectuée par des bactéries nitrosantes chemolithotrophes représentées par les genres Nitrosomonas et Nitrosospira appartenant à la sous-classe b des Protéobactéries (Teske, 1994) et formant un groupe monophylogénétique. L’étape de nitratation, est réalisée par des bactéries nitratantes, représentées par les genres Nitrobacter (Hovanec & Delong, 1996), appartenant à la sous classe a des Protéobactéries et Nitrospira constituant un phylum séparé (Hovanec et al., 1998). Afin de mieux comprendre le fonctionnement de la nitrification dans la basse Seine, et les effets des rejets d’Achères, nous avons voulu compléter les données physico-chimiques, par des mesures d’activités nitrifiantes potentielles et enrichir l’analyse en essayant de quantifier et de caractériser la diversité bactérienne nitrosante dans la basse Seine. A travers l’étude de la diversité phylogénétique et de l’évolution spatiale de la communauté bactérienne nitrosante de la Seine depuis Paris jusqu’à l’estuaire, il s’agit de caractériser l’apport des bactéries nitrosantes par les effluents d’Achères, tant d’un point de vue qualitatif (espèces) que quantitatif (nombre, proportion) par rapport au bactéries autochtones et d’analyser leur devenir dans le milieu récepteur.