Caractérisation des phtalates dans les échantillons de station d'épuration

Auteur.e.s

M-J. Teil, M. Blanchard, C. Dargnat, K. Tiphagne-Larcher, A. Desportes, M. Chevreuil

Université

LHE – EPHE, UMR Sisyphe 7619, UPMC

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2006.vol22

Les phtalates sont largement utilisés notamment comme plastifiants ou comme additifs dans la fabrication de nombreux produits industriels et peuvent contaminer l'environnement depuis leur production jusqu'à leur dégradation. Dans l'Union Européenne, environ 106 tonnes par an de phtalates sont produites. Leur présence dans l'environnement est d'autant plus importante que le milieu dans lequel ils se dispersent est industrialisé et que la densité de population est importante. Leurs voies de transfert dans l'environnement sont nombreuses mais ils sont généralement dispersés par volatilisation et/ou solubilisation à partir des produits manufacturés et de leurs déchets. Les activités anthropiques génèrent un bruit de fond de pollution de l'environnement urbain par une multitude de composés organiques. La suppression à terme des émissions atmosphériques et des apports ponctuels ou diffus de substances dangereuses aux sols et aux hydrosystèmes, constitue l'un des premiers enjeux au niveau de la Communauté Economique Européenne. Cette dernière a, en effet, défini une liste de 33 substances ou groupes prioritaires comprenant les phtalates le DEHP (di éthylhexylphtalate) qui figure parmi les molécules retenues car suspectées d'effets toxiques, perturbateurs endocriniens ou cancérogènes. L'urbanisation qui a conduit à la concentration de l'habitat et de l'industrie a entraîné une difficulté croissante dans la gestion de nos déchets. La protection des eaux de surface de la pollution provenant des eaux usées domestiques et industrielles traitées dans les stations d'épuration est une priorité. En France, le rendement global d'épuration de la matière organique dans une STEP atteint au moins 70 % (Guettier, 1994) et les problèmes relatifs à l'apport de micropolluants par les effluents de STEP sont encore peu étudiés. De plus l'épuration de l'eau conduit à un transfert de la pollution puisqu'elle produit des boues constituées des matières sédimentées et des bactéries en excès provenant du traitement. Parmi les nombreux micropolluants organiques détectés dans les effluents épurés de STEP des composés organochlorés, des phénols et des phtalates sont retrouvés (Paxeus, 1996 ; Rogers, 1996). Les phtalates sont présents dans la Seine à Paris et plus encore en aval, à Poses. Il existe un lien entre l'augmentation des concentrations entre Paris et Poses et la présence de sites industriels et d'usines d'épuration. Notre étude a concerné la caractérisation des phtalates dans des échantillons d'eaux blutes et de boues prélevés aux principales étapes de traitement d'une station d'épuration.

marie-jeanne.teil@ccr.jussieu.fr