Biodisponibilité des métaux particulaires chez la dreissène

Auteur.e.s

A. Bourgeault, S. Ayrault, D. Lottin, C. Gourlay-Francé, M.-H. Tusseau-Vuillemin

Université

UR Hydrosystèmes et Bioprocédés, Cemagref, LSCE, CEA-CNRS-UVSQ/IPSL, FIRE FR-3020

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol06

Le modèle biodynamique décrit de façon simple l'accumulation dans un organisme comme le résultat d'une accumulation par voie dissoute, une accumulation par voie trophique et un phénomène de dépuration. Ce modèle est utilisé afin d’évaluer l’importance relative des voies d’accumulation des contaminants (dissoute et/ou trophique), mais également afin de prédire la contamination d’un site par la mesure de la contamination des organismes qui y sont présents. Après avoir étudié les facteurs de contrôles de la bioaccumulation des métaux par voie dissoute chez la dreissène en 2008, nous avons cherché au cours de l'année 2009 à quantifier les apports par voie trophique. Le comportement alimentaire des bivalves apparait primordial dans les mécanismes de bioaccumulation. De nombreuses études reportent la capacité de sélection que les dreissènes ont vis-à-vis de leur nourriture. Ce processus digestif dépendrait à la fois de la qualité et de la quantité de nourriture mais également du métal considéré.Decho et Luoma ont mis en évidence la capacité pour certains bivalves de modifier leur comportement alimentaire afin de réduire leur exposition à une contamination en chrome. En effet une exposition croissante en Cr influence à la fois le taux d'ingestion des bivalves mais également la proportion de nourriture passant par la glande digestive (voie digestive dite longue en comparaison à la voie intestinale plus rapide) et donc le temps de rétention de ces particules au niveau du système digestif. De plus l'assimilation diffère selon le métal considéré; ainsi des métaux comme le Cr ou le Am sont généralement très peu assimilés comparé à d'autres métaux comme le Cu, le Ni ou le Zn. Ainsi les estimations du modèle biodynamique (du point de vue trophique) pourraient être faussées si la qualité de la nourriture n'était pas convenablement prise en compte. Il convient donc d'étudier en laboratoire les mécanismes d’accumulation des métaux par voie trophique tout en considérant l'aspect qualitatif et quantitatif de la nourriture ingérée. Ainsi, nous nous somme intéressés à deux paramètres du modèle biodynamique décrivant l'accumulation des métaux par voie trophique: le taux d'ingestion (IR) qui correspond à la quantité de nourriture ingéré par un organismes, et l'efficacité d'assimilation (AE) qui correspond au pourcentage de métal ingéré réellement assimilé par l'organisme. Les métaux étudiés ici sont le cadmium, le cuivre, le chrome et le nickel.

catherine.gourlay@cemagref.fr