Antibiorésistance des bactéries fécales et autochtones présentes dans les eaux de rivières et les boues de station d’épuration

Auteur.e.s

J. Passerat, A. Anzil, S. Haenn, L. Moulin, P. Servais

Université

Ecologie des Systèmes Aquatiques, Université Libre de Bruxelles, Eau de Paris DRDQE

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol17

Les travaux menés sur l’antibiorésistance dans le cadre du PIREN-Seine les années précédentes ont mis en évidence des taux de résistance aux antibiotiques parfois élevés chez les bactéries fécales rencontrées dans les rivières du bassin. En moyenne plus de 40 % des Escherichia coli et plus de 80 % des entérocoques intestinaux résistent à l’un au moins des antibiotiques testés (Passerat et Servais, 2008 ; Servais et Passerat, 2009), et de forts taux d’antibiorésistance sont également observés chez les coliformes (Haenn et al., 2009). Si une prévalence élevée de l’antibiorésistance est observée chez ces trois indicateurs de contamination fécale, il est possible que ce soit également le cas des bactéries fécales pathogènes. La présence de pathogènes fécaux dans les eaux de surface constituant un risque sanitaire, leurs éventuelles résistances pourraient représenter un facteur aggravant, dans l’hypothèse où celles-ci réduiraient les options thérapeutiques lors d’une infection. Enfin, l’émission de bactéries fécales antibiorésistantes dans l’environnement aquatique, par le rejet d’eau usée, ou dans le sol, par l’épandage de boues d’épuration, pourrait constituer une source de dissémination des gènes de résistance, si des échanges génétiques avec les bactéries autochtones de ces milieux ont lieu. Au cours de l’année 2009, le laboratoire d’Eau de Paris a poursuivi ses efforts de caractérisation de l’antibiorésistance des coliformes trouvés dans les rivières et dans les effluents hospitaliers. Le laboratoire ESA a entrepris d’évaluer la teneur en bactéries fécales des boues de différentes stations d’épuration du SIAAP, pour évaluer l’efficacité de l’élimination de ces bactéries par les divers traitements utilisés, ainsi que pour évaluer l’antibiorésistance des bactéries qui restent dans les boues et qui peuvent alors être exportées hors de la station. Enfin, pour évaluer le risque de dissémination de gènes de résistance dans le milieu aquatique, des travaux débutés en 2008 ont été poursuivis. Ceux-ci consistent à explorer l’antibiorésistance des bactéries autochtones du milieu aquatique et de la mettre en relation avec celle des Escherichia coli, pris comme représentants des bactéries fécales, avec lesquelles elles coexistent.

pservais@ulb.ac.be