Analyse rétrospective du fonctionnement du système Seine

Auteur.e.s

Sabine Barles, Paul Benoit, Karine Berthier, Gilles Billen, Philippe Boët, François Boyer, Daniel Brunstein, Josette Garnier, André Guillerme, Laurence Lestel, Michel Meybeck

Université

Laboratoire Théorie des Mutations Urbaines, FRE CNRS 2408 Cité, UMR CNRS 8589 LAMOP, Université de Paris I, UMR CNRS 7619 Sisyphe, Université Pierre et Marie Curie, CEMAGREF, UR QHAN & LISC, Centre d’Histoire des Techniques, CNAM

La principale spécificité du bassin de la Seine dans son fonctionnement actuel est la présence d’une des plus grandes agglomérations urbaines du monde, au milieu d’un espace rural siège d’une activité agricole parmi les plus intensives. Ce bassin constitue donc un système modèle pour étudier les interactions entre le milieu urbain et le milieu rural. On peut définir la ville comme un regroupement de populations ne produisant pas elles-mêmes leurs moyens de subsistance alimentaire (Asher, 2001). Le développement et la dynamique des villes sont donc par nature liés au développement des moyens de production de biens alimentaires et autres dans le milieu rural, des moyens de stockage et de transport de ces biens, des moyens de diffusion des informations nécessaires à l’organisation de la division du travail et des échanges entre milieu urbain et rural. Un des objectifs du PIREN-Seine dans sa troisième phase quadriennale était d’explorer ces interactions, et leur rôle dans le fonctionnement de l’hydrosystème Seine, dans une perspective historique longue. Le caractère extrêmement précoce du développement démographique de Paris est à cet égard un phénomène majeur ; nous voudrions montrer ici que ce développement a joué un rôle structurant essentiel pour l’ensemble de l’espace du bassin de la Seine et pour son évolution historique.