P. Benoît, J. Rouillard
PIREN-Seine
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2006.vol28
La connaissance des poissons du bassin de la Seine aux époques historiques dépend à la fois de l'apport des sources archéologiques et, de plus en plus au fil du temps, des données textuelles, qu'elles proviennent d'ouvrages imprimés ou d'archives manuscrites. Cependant, ces données directes s'avèrent très insuffisantes. Jusqu'au XVIIIe siècle, la composition de la faune ichtyologique d'un bassin versant n'intéressait guère le monde cultivé, celui qui écrivait et lisait. Parmi les documents, seuls des textes réglementaires apportent quelques précisions. Les apports de l'archéologie demeurent encore insuffisants. Les restes de poissons découverts lors des fouilles sont souvent mal conservés et en tous cas difficiles à individualiser donc à étudier (VAN NEER, ERVYNCK 1994). Par ailleurs, à partir du XIIIe siècle, les poissons destinés au marché circulent de plus en plus, qu'il s'agisse de poissons de mer ou de poissons d'eau douce élevés en étangs. Tous les ans, ce sont des milliers de carpes et d'anguilles qui affluent vers Paris, après avoir parcouru parfois plus de cent kilomètres par bateaux ou par charrettes, mais aussi vers toutes les agglomérations, grandes ou plus petites, du bassin de la Seine (BENOIT 2002). Il est donc très difficile, en s'appuyant sur les seules fouilles, de tirer des conclusions quant à la répartition de la population ichtyologique du bassin de la Seine. Il faut avoir recours à d'autres sources et croiser les données archéologiques et textuelles avec les recherches actuelles sur la vie des poissons, sur leurs habitats et sur leurs lieux de reproduction.