Activités humaines et transferts de polluants organiques persistants (POP)

Auteur.e.s

Brigitte GARBAN, Donatienne OLLIVON, Marie-Jeanne TEIL, Martine BLANCHARD, Hélène BLANCHOUD, Anne MOTELAY-MASSEI, Colette CHESTERIKOFF, Loïc HANSELIN, Juliette ROLET, Laure Le GENTI, et Marc CHEVREUIL

Université

Laboratoire Hydrologie et Environnement – Ecole Pratique des Hautes Etudes, UMR Sisyphe 7619, Université Pierre et Marie Curie, SIAAP, DRD

Le problème de la contamination de l’environnement par les micropolluants organiques s’est posé au cours de l’expansion économique des «trente glorieuses». Une multitude de substances toxiques issues des activités anthropiques urbaines, industrielles et agricoles, a été dispersée dans les écosystèmes terrestres et aquatiques et l’atmosphère. La plupart de ces molécules qui sont produites par synthèses industrielles ou par synthèses accidentelles sont fortement toxiques pour les êtres vivants. Si la possibilité d’intoxication aiguë par des contaminants est très faible dans l’environnement, compte tenu de la faiblesse des concentrations habituellement déterminées, ces micropolluants présentent néanmoins à de moindres concentrations, une toxicité subaiguë qui se traduit sur le long terme par des effets biologiques néfastes. Dans le cadre des études de pollutions transfrontières, 80 pays ont signé le 13 mai 2001 la convention de Stockholm qui prévoit l’élimination des 12 POP réputés les plus dangereux. L’objectif est d’aboutir à moyen terme à une réduction des émissions de ces 12 POP prioritaires, par la substitution de molécules (pesticides), l’amélioration du fonctionnement d’usines d’incinération (dioxines) ou le recensement des stocks de déchets toxiques et des moyens adaptés à leur traitement (PCB, pesticides). Dans le cadre du programme Piren-Seine, nous nous sommes particulièrement intéressés au devenir des HAP et des PCB, ainsi qu’à celui de résidus de pesticides organochlorés, dont la présence peut encore être associée à des activités urbaines. Ainsi, l’hexachlorobenzène, le lindane, voire d’autres composés organochlorés, comptent, dans leur domaine d’utilisation actuelle ou passée, les traitements antiparasitaires ou antifongiques des bois de charpente. Exception faite de contaminations d’écosystèmes ou d’intoxications accidentelles de populations humaines par des organochlorés, les désordres écologiques et les problèmes sanitaires dus à leur présence sont pour la plupart méconnus. Pour ces raisons, il est nécessaire de rechercher les niveaux de contamination, de comprendre les processus intervenant dans leur dispersion à court et moyen termes dans l’environnement. Une telle démarche doit permettre d’appréhender l’impact de ces micropolluants à l’échelle des bassins versants, pour aboutir à une politique concertée de gestion des risques.