Ville et fonctionnement du bassin de la Seine : matériaux de construction, sol, énergie, alimentation

Auteur.e.s

Sabine Barles, Gilles Billen, Petros Chatzimpiros, Eunhye Kim, Josette Garnier, Marie Silvestre

Université

UMR LATTS, Université Paris-Est / CNRS, UMR Sisyphe, UPMC/CNRS

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2010.vol01

Au cours de la phase V, l’équipe « écologie territoriale » du PIREN-Seine a poursuivi ses investigations sur le métabolisme urbain et ses conséquences en termes d’empreintes environnementales. Ces travaux, qui ont en outre contribué à un projet ANR (Confluent, en cours), un projet PIRVE (Empreintes, en cours) et deux projets financés par la Ville de Paris (un achevé un en cours), ont gagné en cohérence quant aux processus analysés, aux méthodes mobilisées, à la conceptualisation théorique qui les sous-tendent. Ils ont en effet permis de préciser la définition de l’écologie territoriale, qui se distingue de l’écologie industrielle par sa volonté d’englober l’ensemble des processus socio-naturels caractéristiques d’un territoire donné (en cela elle se rapproche de l’écologie sociale anglo-saxonne) ; ils ont précisé les notions d’empreinte environnementale, d’empreinte institutionnelle et d’annexes urbaines ; ils ont mis en œuvre des méthodes de quantification du métabolisme urbain et des empreintes alimentaires. Ces travaux permettent d’avoir une vision synthétique et systémique des interactions entre l’agglomération parisienne et son bassin (et d’autres territoires hors de son bassin), et de la trajectoire suivie par ses interactions au cours des deux voire trois derniers siècles. L’étude d’autres territoires (encore en cours) a permis de donner des premiers éléments de comparaison en termes de consommation urbaine et de pression sur les ressources. On abordera dans un premier temps le métabolisme urbain dans son intégralité de façon à montrer quels sont les principaux flux de matières mis en jeu par l’agglomération parisienne ; la comparaison avec une autre région, Midi-Pyrénées, permettra de montrer les spécificités du bilan métropolitain (§ 2.1). Compte tenu du rôle des matériaux de construction dans le bilan global, ceux-ci retiendront particulièrement l’attention (§ 2.2), avec deux points de discussion : la comparaison avec d’autres territoires d’une part, le lien avec la consommation d’espace d’autre part. Les grandes tendances de la consommation énergétique seront ensuite discutées (§ 3), avec un accent particulier sur l’énergie dite technique et sur les résultats contrastés obtenus en termes de consommation primaire et finale. Enfin, on reviendra sur la demande alimentaire (§ 4) : on montrera que l’aire principale d’approvisionnement alimentaire de l’agglomération parisienne est constituée par un grand quart Nord-Ouest de la France qui fournit 70% de la consommation de protéines de la capitale, mais que le bilan d’azote du système agraire de ce territoire est largement déficitaire et repose sur des importations massives d’aliments pour le bétail.

Sabine.barles@univ-paris8.fr