Une monographie de l’Orge : Vers l’âge de la maîtrise écologique ?

Auteur.e.s

C. Carré, J-F. Deroubaix, J-C. Deutsch, J-P. Haghe, B. de Gouvello, N. Belaïdi, A. Charrier

Université

LADYSS Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, LEESU - Université Paris Est, PRODIG, CSTB

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol29

Cette monographie est construite en reprenant les interrogations des deux monographies précédentes, celles de la Bièvre et de l’Essonne (voir rapports 2007 et 2008). Par définition, les petites rivières urbaines sont des rivières à petit débit, dont une part importante du bassin versant est inscrite dans un espace de forte urbanisation. Comme la Bièvre et l’Essonne, l’Orge est une rivière dont la morphologie a été profondément transformée par les usages économiques depuis le MoyenÂge, mettant les espaces de la vallée au service du marché parisien, mais, et peut-être surtout, par l’industrialisation et urbanisation continue de cette vallée depuis la fin du XIXe siècle. Il s’agit donc de voir le rôle que joue l’urbanisation dans l’évolution de la rivière, urbanisation ici placée dans la dépendance de la dynamique métropolitaine parisienne. L’influence urbaine doit être comprise comme des pressions sur la rivière et sur les milieux annexes, à différentes échelles, mais aussi comme des pratiques de ces lieux, des attentes de nature non plus venant de Parisiens en villégiature comme au XIXe siècle mais d’urbains locaux, ces attentes étant plus ou moins exprimées et recueillies aujourd’hui par les gestionnaires du cours d’eau. C’est pourquoi, dans une première partie nous analyserons les étapes de l’urbanisation de la vallée en montrant les impacts sur la rivière, son paysage et son fonctionnement. Puis nous retracerons, dans un deuxième temps, les évolutions des usages de la rivière et des milieux annexes, pour dessiner les usages actuels et les attentes vis à vis de cette rivière. Les petites rivières urbaines sont aussi des cours d’eau avec des enjeux d’aménagement urbains sur leurs rives, ce qui peut donner lieu à des débats tant sur la qualité de l’eau, que les modes d’occupation des sols, les usages, ou la contribution à la qualité de vie des citadins. Leur gestion est écartelée entre de nombreux acteurs : celle d’acteurs locaux, du fait du statut non domanial du cours d’eau, mais aussi d’acteurs plus régionaux. La gestion des rivières relève à la fois d’acteurs institutionnels (les communes et leurs groupements pour les compétences en eau potable, en assainissement et rivière, les conseils généraux en charge des espaces naturels sensibles que sont les zones humides, les services de l’État pour les contrôles sur les IOTA) et d’acteurs plus spécifiques de la gestion de l’eau (le comité de bassin et l’agence de l’eau Seine-Normandie, la commission locale de l’eau pour le SAGE Orge Yvette, la DIREN pour les mesures de la qualité des cours d’eau).

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