Métaux lourds : des bilans en mutation

Auteur.e.s

Daniel R. THÉVENOT, Michel MEYBECK et Laurence LESTEL

Université

CEREVE Université Paris XII-Val de Marne, UMR Sisyphe 7619, Université P. et M. Curie, Centre d’Histoire des Techniques, CNAM

Le bassin de la Seine, soumis à des pressions démographiques et industrielles particulièrement élevées, présente une gamme, hélas, étendue de sources potentielles de métaux toxiques. Nous nous sommes plus particulièrement intéressés ici aux principaux d’entre eux : cadmium (Cd), cuivre (Cu), mercure (Hg), plomb (Pb), zinc (Zn), nickel (Ni), souvent étudiés avec le fer (Fe), l’aluminium (Al) et le manganèse (Mn) qui caractérisent le fond géochimique naturel. Le travail du PIREN-Seine concernant ces métaux s’est porté sur l’étude des niveaux et des comportements des métaux dans le milieu aquatique, depuis les ruisseaux jusqu’à l’estuaire, en particulier dans l’agglomération parisienne, et à certains processus de transfert (échanges eau - sédiment, transport par les suspensions, contamination d’organismes aquatiques cibles). Les variations temporelles à des échelles diverses (crues, saison, épisodes d’orages en milieu urbain) sont également prises en compte. Les métaux présentent des propriétés et en particulier des toxicités qui dépendent avant tout de l’élément considéré. Ainsi, en prenant comme critère de leur toxicité leur concentration maximale admise dans une eau potable (Tableau 1), il apparaît que le mercure et le cadmium sont considérés comme 1 000 fois plus toxiques que d’autres métaux de transition, comme le cuivre ou le zinc. D’autres métaux sont plutôt générateurs de goûts (Na, K, Mg) ou de couleurs (hydroxydes de Fe ou Mn).