Influence de la structure de l’enherbement des sols viticoles sur le ruissellement et l’érosion hydrique

Auteur.e.s

X. Morvan, C. Naisse, O. Malam Issa

Université

Université de Reims Champagne-Ardenne, GEGENA-EA 3795, CREA

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol21

L’évaluation des risques d’érosion des sols à l’échelle de la France indique que les régions viticoles sont particulièrement sensibles (Le Bissonnais et Andrieux, 2007). Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’apparition du ruissellement superficiel dans les vignes, phénomène à l’origine de l’érosion hydrique des sols : une forte intensité de pluie, une forte pente, une implantation des vignes dans le sens de la pente, et/ou un mode d’occupation et d’entretien de la vigne favorisant le tassement des sols (Ballif, 1989). Afin de limiter le ruissellement sur des parcelles viticoles, Le Bissonnais et Andrieux (2007) précisent qu’il est préférable qu’un sol soit meuble en amont afin de retarder l’apparition du ruissellement et tassé en aval afin d’offrir une bonne résistance à l’incision. De plus, l’utilisation d’une couverture de sol permet lutter efficacement contre l’érosion des sols. La couverture du sol peut être constituée d’un mulch qui est défini comme une couche peu épaisse à l’interface entre le sol et l’air et dont les propriétés sont différentes de celles de la surface du sol (Stigter, 1984). Sur les parcelles viticoles, le mulch correspond à un dépôt d’écorces d’arbre et de résidus de tiges provenant de la taille de la vigne qui est déposé sur le sol. En constituant un obstacle physique pour les écoulements superficiels, ils permettent d’agir efficacement contre le ruissellement (Baldy et Stigter, 1993). C’est un système particulièrement adapté pour les zones méditerranéennes et semi-arides (Baldy, 1986). Un autre type de couverture de sol est l’enherbement des vignes. L’intérêt de ce type de système de culture complexe est d’offrir au sol une couverture végétale sur une très large période, voire tout au long de l’année, au lieu de laisser le sol nu entre les rangs de vignes. L’enherbement a plusieurs avantages. Il permet i) d’offrir une couverture physique qui amortit la chute des gouttes d’eau de pluie et limite donc la formation de croûte de battance, ii) de lutter conter l’action érosive et dessicatrice du vent, iii) de favoriser l’infiltration de l’eau et iv) de mieux structurer le sol grâce à la formation du système racinaire de l’herbe. L’enherbement permet donc de diminuer significativement le phénomène d’érosion et donc de diminuer la quantité de solutés transportés (éléments traces métalliques et pesticides) par rapport à une vigne cultivée sans couverture de sol dans les inter-rangs (LIFE project, 2007). Il est donc nécessaire d’étudier et de comprendre l’influence des différentes pratiques culturales qui permettent de limiter le ruissellement superficiel et l’érosion des sols et qui, par conséquent, participe à une amélioration de la qualité des eaux. Les objectifs de cette étude ont été i) de quantifier l’influence de l’enherbement des inter-rangs d’une parcelle viticole sur la genèse du ruissellement superficiel et ii) de mieux comprendre l’influence de la structure de l’enherbement sur la quantité d’eau ruisselée et sur le volume de sol érodé. Pour cela, des simulations de pluie in situ ont été réalisées sur différentes placettes d’une parcelle viticole du vignoble champenois avec des structures d’enherbement différentes.

xavier.morvan@univ-reims.fr