Développement de réponses du métabolisme digestif et de génotoxicité chez la dreissène: validation en laboratoire par des contaminants modèles.

Auteur.e.s

F. Vincent-Hubert, F. Palais, A. Arini, S. Biagianti-Risbourg, O. Dedourge-Geffard, G. Jubeaux

Université

Cemagref, UR Hydrosystèmes et Bioprocédés, Université de Reims Champagne Ardenne, Unité de Recherche Vignes et Vins de Champagne-Stress Environnement EA 2069, Laboratoire d'Eco-Toxicologie

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol07

La génotoxicité est une atteinte du matériel génétique par un agent chimique ou physique. Les conséquences de cette atteinte peuvent se traduire par des processus pathologiques (mutations, cancers) ou par le déclin de l'espèce si la génotoxicité s'exerce pendant le développement embryonnaire ou sur les cellules germinales. La génotoxicité a donc une pertinence écologique pour évaluer la vulnérabilité d'une espèce. La génotoxicité est largement utilisé pour mesurer l'impact de la contamination du milieu, sur des espèces sentinelles en milieu marin (Parry et al., 1976) et en eau douce (Prein et al., 1978; Alink et al., 1980). La sensibilité aux agents génotoxiques a été montrée à plusieurs reprises chez la dreissène (Mersch & Beauvais, 1997; Le Goff et al., 2006). En lien avec ces travaux sur les hémocytes de dreissène, nous avons opté pour la recherche de cassures de brins d'ADN et d'anomalies chromosomiques sur les cellules de branchie, en utilisant le test comète et le test micronoyaux. La branchie est la première barrière impliquée dans la filtration des micro-polluants, elle est capable de métaboliser les molécules promutagènes en molécules réactives. Ce travail a pour objectif de développer ces tests sur les cellules de branchie de dreissène, qui constitue un modèle cellulaire intéressant en écotoxicologie, et de mesurer les effets de contaminants génotoxiques modèles. Le métabolisme digestif constitue un processus clé dans le sens où il conditionne l’approvisionnement de l’organisme en énergie, énergie qui est consommée pour le maintien de l’organisme, sa croissance et sa reproduction. Une perturbation du métabolisme digestif peut affecter directement l’assimilation des nutriments et donc indirectement la quantité et/ou la qualité de l’énergie indispensable à la réalisation des autres grandes fonctions biologiques (Dedourge et al., 2008). Différentes études ont mis en évidence une inhibition des activités d’enzymes digestives lors d’expositions d’organismes aquatiques à des contaminants organiques (De Coen et Janssen, 1998 ; Golovanova et al, 1999 ; Simon et al, 1999) ou métalliques (Yan et al, 1996 ; Kuz’mina et al, 2002). En lien avec le régime alimentaire de Dreissena polymorpha (phytoplancton) le choix des enzymes étudiées s’est porté sur des glucanases. Les enzymes retenues sont, l’amylase (EC 3.2.1.1) et parmi les cellulases, l’endoglucanase (EC 3.2.1.4). N’ayant aucune donnée sur notre espèce cible, Dreissena polymorpha, il a tout d’abord été défini les conditions (température, pH…) permettant d’observer une activité maximale des enzymes digestives (Palais et al., 2008). Suite à cette caractérisation, l’objectif de cette nouvelle étude était de préciser l’influence de contaminants modèles sur l’activité de ces enzymes.

francoise.vincent-hubert@cemagref.fr