Contamination des eaux superficielles par les produits pharmaceutiques : diffusion d’antibiotiques par la médecine humaine et les activités d’élevage

Auteur.e.s

Joëlle Eurin, Donatienne Ollivon, Brigitte Garban, Karen Tiphagne et Marc Chevreuil.

Université

LHE – EPHE, UMR Sisyphe 7619, UPMC

La France est de tous les pays européens le premier consommateur d’antibiotiques et il n’y a pas actuellement de réglementation concernant leurs niveaux de présence dans l’environnement. Si les antibiotiques sont indispensables pour lutter contre les infections bactériennes chez l’homme et l’animal, le problème concernant leur écotoxicité doit être posé. En effet, après l’administration d’ antibiotiques chez l’homme ou l’animal, on sait maintenant que ces molécules biologiquement actives sont retrouvées dans les eaux de surface à des concentrations de l’ordre du ng L-1 et parfois supérieures à 50 μg L-1 (Halling-Sorensen et al., 1998, Hirch et al., 1999). Ces antibiotiques décelés dans les eaux de surface peuvent y être introduits par les effluents domestiques ou hospitaliers, les effluents de stations d’épuration, les effluents agroalimentaires ou le ruissellement après épandage de lisiers (Kümmerer, 2003). Le rôle de facteurs environnementaux, des modes d’élevage et l’impact réel des épandages de déchets de l’assainissement urbain ou de l’élevage sur la dissémination de bactéries résistantes est très mal connu. La question qui se pose est de connaître les concentrations de ces antibiotiques dans l’environnement pour évaluer un éventuel impact en terme de santé publique et de qualité des milieux aquatiques.

Joelle.Eurin@ccr.jussieu.fr