Apport et devenir des polluants organiques persistants dans une filière d’épuration de Seine-Aval IV

Auteur.e.s

Marie-Jeanne TEIL, Martine BLANCHARD, Donatienne OLLIVON, Brigitte GARBAN, Christine GATABIN, et Marc CHEVREUIL

Université

UMR 7619-Sisyphe, Université Pierre et Marie Curie, IATE-GECOS-Ecotoxicologie, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

Les polychlorobiphényles (PCB) ont été abondamment synthétisés à partir des années 30 en tant que composants de différentes préparations industrielles telles que plastifiants, encres ou résines (usages dispersifs) et dans les fluides diélectriques ou caloporteurs (systèmes clos). Bien que progressivement interdits depuis les années 70 (en 1972 au Japon et en 1977 aux Etats-Unis) en raison de leur toxicité (Directive Européenne de 1986 concernant leur suppression dans les équipements neufs), ils sont encore présents dans l’environnement du fait de leur haute stabilité physico-chimique et de la persistance des sources diffuses (incinérateurs, effluents de papeteries). Des normes strictes au niveau européen limitent leur concentration (exprimée par la somme des 7 congénères de la norme européenne) dans les eaux de distribution à 0,5 µg L-1 (J.O. de la Communauté Européenne, 3 novembre 1998) et laur teneur dans les boues d’épandage à 0,8 mg kg–1 de poids sec (Décret du Ministère de l’Environnement, 8 décembre 1997) et dans le muscle de poisson à 2mg kg-1 de poids frais (J.O. de la République Française, 27 février 1988). Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont largement produits par les combustions de combustibles fossiles et par les industries pétrolières et chimiques. Les directives précitées donnent des valeurs limites pour l’eau de distribution de 0.2 µg L-1 (somme de 6 composés), pour les eaux de surface de 1 µg L-1 (somme de 6 composés) et pour les boues d’épandage de 5 mg kg1 (fluoranthène), de 2,5 mg kg-1 (benzo(b)fluoranthène) et de 2 mg kg-1 (benzo(a)pyrène). La station d’épuration (STEP) de Seine-Aval qui possède la plus grande capacité de traitement des eaux usées de la région parisienne (2 x 10 6 m3 par jour) et qui produit la plus grande quantité de boues (400 t par an), a été retenue pour notre étude. Lors du précédent exercice, nous avons montré qu’il existait différentes voies d’apport des polluants organiques persistants à la station de Seine-Aval. Les PCB semblent provenir principalement des retombées atmosphériques tandis que les HAP sont vraisemblablement apportés par le lessivage des chaussées et le niveau de contamination par les HAP est environ 6 fois supérieur à celui des PCB. Notre objectif est de rechercher les origines de la contamination finale en polluants organiques persistants des boues produites par la STEP de Seine-Aval. En effet, ces boues étant ensuite destinées à l’épandage agricole, leur teneur en polluants doit être contrôlée.