Anticipation du développement algal dans la Seine, la Marne et l’Oise.

Auteur.e.s

A. Blanchouin, G. Billen, J. Garnier, N. Fauchon

Université

UPMC/CNRS, UMR Sisyphe/Metis, Véolia/ SEDIF

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2013.vol18

La présence d’un bloom d’algues dans un cours d’eau peut engendrer plusieurs problèmes. Au niveau de la biodiversité, les blooms algaux affectent la clarté de l’eau, le pH et l’oxygénation conduisent à des conditions hypoxiques voire anoxiques. La santé humaine et animale peut être menacée si les espèces dominant les blooms sont toxiques (comme les cyanobactéries productrices de toxines hémato-, neuro et dermatoxiques et les dinophycées à l’origine de neuro- et entérotoxines), mais cela est généralement limité aux eaux stagnantes (lacs, canaux etc.) et aux zones côtières. Enfin les blooms posent des problèmes considérables en termes de production d’eau potable. En effet, les blooms entrainent une coloration de l’eau, une odeur, un goût, un colmatage des filtres à sable, une augmentation du pH, un relargage de matières organiques, etc… Pour éviter la contamination par les algues et la matière organique qui les accompagne des eaux produites, un traitement renforcé de floculation en amont des filtres à sable est nécessaire ainsi qu’une augmentation de la chloration pour éviter le risque de prolifération bactérienne. Ces traitements supplémentaires occasionnent des coûts importants et leur mise en œuvre au moment adéquat nécessite des opérations assez délicates. Les usines du SEDIF (Syndicat des Eaux D’Ile-de-France) gérées par Véolia Eau Ile-de-France (Neuilly-surMarne, Choisy-le-Roi et Méry-sur-Oise), sont fortement exposées aux blooms algaux survenant dans les rivières qu’elles exploitent (Marne, Seine, Oise) et c’est pourquoi les exploitants souhaitent pouvoir anticiper les épisodes de développements algaux afin d’adapter les filières de traitements. Le premier objectif de cette étude était donc de mettre au point un outil de prévision permettant d’anticiper les épisodes de blooms aux usines du SEDIF à partir d’observations qui pourraient être réalisées à une station d’alerte installée en amont. Partant de la description de la dynamique algale prise en compte dans le modèle Sénèque/Riverstrahler, nous réaliserons, sous forme de macro Excel codée en VBA, un modèle du développement phytoplanctonique dans les tronçons de rivière situés en amont des 3 usines du SEDIF. Ce modèle sera calibré et validé sur des mesures réalisées durant le stage sur divers profils longitudinaux des trois rivières, ainsi que sur des mesures acquises précédemment dans le cadre du programme PIREN-Seine. De manière plus générale, et c’est là le second objectif du stage, il s’agit d’améliorer la connaissance et la compréhension des paramètres contrôlant le développement algal en rivière.

arnaud.blanchouin@irstea.fr