Les gaz à effet de serre des Grands Lacs de Seine (CH4, CO2, et N2O)

Auteur.e.s

Xingcheng Yan et al.

Université

Sorbonne Université, CNRS, EPHE

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2021.vol22

Résumé
Les réservoirs contribuent de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'échelle mondiale. Cependant, les grandes variations des émissions de GES provenant des réservoirs soulignent la nécessité d'effectuer davantage de mesures sur le terrain. Dans cette étude, la dynamique saisonnière du méthane (CH4), du dioxyde de carbone (CO2) et de l'oxyde nitreux (N2O) dans les eaux de surface de trois grands réservoirs du bassin de la Seine a été mesurée d'avril 2019 à novembre 2020. Les résultats ont indiqué que les concentrations de CH4 sont élevées en été et en automne, tandis qu'elles sont faibles en hiver et au printemps. Les concentrations de N2O ne présentent pas de tendance saisonnière évidente dans les trois réservoirs, même si elles sont relativement élevées en été et en automne. Le profil saisonnier du CO2 contraste avec celui du CH4, avec des valeurs élevées en hiver et au printemps, et faibles en été et en automne. Les trois réservoirs sont sursaturés en CH4 à toutes les saisons, tandis qu'ils fluctuent légèrement entre la sous-saturation et la sursaturation en N2O. Les trois réservoirs sont sursaturés en CO2 en hiver et au printemps, et sous-saturés en été et en automne. Les effets combinés des conditions hydrologiques et des processus biogéochimiques qui se produisent dans les réservoirs jouent un rôle important dans le contrôle des concentrations de GES, en particulier pour le CH4 et le CO2. Un calcul plus approfondi des flux de GES indique que les eaux de surface des trois réservoirs sont des sources de GES, avec des valeurs moyennes de 6,0 mg CH4-C m–2 j–1, 132,7 mg CO2-C m–2 j–1 et 0,03 mg N2O-C m–2 j–1, ce qui reste faible comparé aux flux moyens de GES des réservoirs mondiaux. Exprimées en équivalent CO2 (CO2 eq), les émissions de GES des trois réservoirs sont estimées à 725 mg CO2 eq m–2 j–1. Le CH4 et le CO2 sont les principales formes de GES, représentant respectivement 37 % et 61 %, contre 2 % pour le N2O. D’autres recherches sont encore nécessaires pour évaluer les contributions des émissions de GES (i) par les sédiments benthiques mis hors d’eau en période de vidange, ainsi que (ii) par les dégazages possibles aux points de prise et de restitution des volumes d’eau.


Points clefs
✓ Les concentrations de CH4 sont élevées en été et en automne, et faibles en hiver et au printemps, contrairement à celles du CO2. Celles de N2O ne présentent pas de tendance saisonnière évidente.
✓ Le CH4 et le CO2 sont les principales formes d'émissions de GES des réservoirs étudiés.
✓ Les émissions de GES des réservoirs de Champagne sont faibles par rapport aux valeurs moyennes des réservoirs à l'échelle mondiale.

xingcheng.yan@upmc.fr

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