En faisant de la Bassée un des axes du programme du PIREN-Seine pour sa phase 8, l’objectif était de capitaliser
le travail fait par les chercheurs d’une plaine alluviale étudiée depuis 1989, car rien n’avait été écrit depuis
le rapport sur le fonctionnement de la Bassée de 2001 (Fustec et al., 2001) qui suivait le premier ouvrage de
synthèse du PIREN-Seine paru en 1998 (Meybeck et al., 1998), avec une approche essentiellement par les
sciences de l’environnement.
Les quatre années du programme ont montré la nécessité de travailler cet espace à toutes les échelles, du local
à l’ensemble du bassin de la Seine, et ont apporté par rapport à 2003 un enrichissement des questions traitées.
Avec le changement climatique, l’attention est portée sur la quantité d’eau disponible (en surface et souterrain)
et les prélèvements possibles pour répondre aux besoins, tout en respectant le fonctionnement des milieux,
la nécessité d’une bonne connaissance des usages et des prélèvements, l’amélioration de la connaissance
des différents compartiments hydriques de la plaine et des échanges nappe-rivière, et l’apport possible des
modélisations du PIREN-Seine pour les acteurs locaux, les membres de la CLE 1, l’AESN 2 pour les usages et
les prélèvements (eau potable, centrale deNogent-sur-Seine, irrigation agricole, etc.). La gestion des inondations
de la Seine et ses affluents pose la question de l’articulation des acteurs locaux et régionaux, comme l’EPTB 3
Seine Grands Lacs, VNF 4 et la MGP 5, du choix des mesures de protection (barrage réservoir, casier, ou
sur-inondation des terrains amont) et d’une gestion solidaire entre l’amont et l’aval (Gobert and Deroubaix,
2022).
Au démarrage de la phase 8 s’exprimaient des attentes à la fois des chercheurs pour capitaliser et valoriser leur recherche, et des acteurs de la CLE pour participer à la construction d’une identité de la plaine alluviale, son appropriation par l’ensemble des habitants, et mobiliser les résultats de la recherche pour gérer la ressource et les milieux. C’est sur cette convergence d’attentes qu’a démarré la création en 2021 d’un collectif réunissant des chercheurs et des acteurs régionaux et locaux. Le chapitre présente ce collectif, à travers l’originalité de son fonctionnement. A l’arrivée de cette phase 8, deux actions ont été décidées par ce collectif pour faire travailler ensemble chercheurs et acteurs : d’une part la connaissance partagée du fonctionnement hydrogéologique de la plaine alluviale et l’utilisation du modèle CaWaQS-Seine àl’appui des questions portées par la CLE pour l’élaboration de son SAGE, d’autre part, la formalisation pour le grand public d’une histoire partagée des relations des hommes et de la vallée de la Seine dans la Bassée depuis la préhistoire, pour soutenir la construction d’une identité de la plaine alluviale et la compréhension de ses enjeux actuels et futurs.
Sous la direction de Catherine Carré, Laurence Lestel et Nicolas Flipo