Vers une intensification des contrastes saisonniers du débit de la Seine sous changement climatique

Auteur.e.s

Agnès Ducharne , Pascal Viennot, Sylvain Théry et Emmanuel Ledoux

Université

UMR Sisyphe, UPMC/CNRS, Centre d’Informatique Géologique, ENSMP

Ce travail s'inscrit dans le cadre du projet GICC-Seine, qui cherche à évaluer l'influence du changement climatique sur la ressource en eau dans le bassin de la Seine, sous son double aspect de l'hydrologie et de la qualité biogéochimique (nutriments, carbone, oxygène). Ce projet ne se limite pas aux impacts directs du changement climatique, mais il vise à les intégrer dans le cadre d'une réflexion plus large, prenant en compte les facteurs de changement induits par l'activité humaine dans le bassin, avec une attention toute particulière à l'agriculture (Poux et al., 2004). Le travail présenté ici se focalise uniquement sur les impacts directs du changement climatique sur l'hydrologie du bassin de la Seine. Il reprend et complète les résultats de Ducharne et Déqué (2003) dans le but de réduire les incertitudes de la démarche. Ces incertitudes sont inhérentes au contexte prospectif de l'étude, qui impose de recourir à la modélisation. Ainsi, le changement climatique est appréhendé grâce à des modèles de circulation générale (MCG), qui constituent le meilleur outil actuellement disponible pour envisager la réponse du climat à l'augmentation des concentrations en gaz à effet de serre (GES). Les simulations résultantes sont cependant l'objet de nombreuses incertitudes, qui proviennent des MCG eux-même et des scénarios d'émissions en gaz à effet de serre (Houghton et al., 2001). Pour échantillonner cette incertitude, nous avons donc comparé l'impact sur l'hydrologie de la Seine de douze scénarios de changement climatique. Les modèles hydrologiques étant eux-aussi une source d'incertitude sur les impacts simulés, nous avons également comparé le fonctionnement hydrologique de la Seine simulé par deux modèles très différents, les modèles CaB et MODCOU. Ces comparaisons montrent des impacts convergents entre les deux modèles, et selon les douze scénarios en été, indiquant une tendance robuste vers des étés plus secs, accompagnés de débits d'étiages plus faibles. L'évolution des débits de crue est beaucoup moins certaine, nos simulations montrant des cas d'augmentation comme de diminution.

Agnes.Ducharne@ccr.jussieu.fr