Valorisation agricole des boues urbaines et industrielles : impact à l’échelle des bassins versants

Auteur.e.s

A. Roy de Lachaise, M. Blanchard, MJ Teil, D. Duriez, A. Branthomme, S. Théry, JM. Mouchel, M. Chevreuil

Université

EPHE /Laboratoire Hydrologie et Environnement, UMR Sisyphe 7619/UPMC, CEREVE-ENPC, SIAAP, SEDE Environnement

Le rôle des stations d’épuration des grandes agglomérations urbaines est d’améliorer la qualité des eaux usées collectées, pour limiter les perturbations sur les hydrosystèmes de surface. Ainsi, l’épuration des eaux usées élimine une grande partie des contaminants organiques et métalliques provenant des activités domestiques, commerciales ou industrielles. Cependant, les techniques d’épuration produisent simultanément des boues, considérées comme un déchet. Comme pour tout déchet, il existe une volonté d’éliminer ou de valoriser les boues afin de ne pas encombrer ou polluer l’environnement. Elles sont immédiatement traitées, après leur production soit incinérées, soit stockées en décharge (classe II), soit finalement valorisées comme fertilisant en agriculture. Cependant, il faut souligner que malgré les traitements, les boues présentent des teneurs en polluants organiques persistants (POP) relativement élevées par rapport aux concentrations des eaux usées. Cet inconvénient pose évidemment un problème, en particulier dans la filière de valorisation agricole. Ce problème est, d’abord, d’ordre socio-économique. En effet, les industries agroalimentaires du fait des contraintes réglementaires refusent d’acheter les productions agricoles ayant subi une fertilisation par les boues d’épuration : l’exemple le plus flagrant est l’industrie meunière en relation avec les producteurs de blé. Ainsi, la plupart des exploitants refusent d’utiliser les boues comme fertilisant. Quelles sont donc les solutions, alors qu’en France, la production de boues est vouée à augmenter de près de 53% d’ici 2005, que le stockage par mise en décharge des boues a été interdit à partir juillet 2002 pour ne plus exister en 2015 (directive européenne du 26 avril 1999) et que l’incinération reste une technique onéreuse ? Du fait de l’augmentation progressive de la quantité des boues d’épuration, de leur contenu en contaminants organiques et minéraux, et enfin du contexte socio-économique, il est nécessaire d’évaluer l’impact lié à la valorisation agricole et les risques environnementaux que cette pratique peut ou a pu engendrer. L’apport des POP sur le bassin versant de la Seine par cette activité doit prendre en compte ses paramètres typologiques et dimensionnels (activité agricole, pédologie, climat…). Sur la base d’un bassin expérimental (Marne, Oise, Yonne, Aisne, Eure ou Aube), un bilan des flux de POP sera réalisé grâce l’intégration de données et leur spatialisation dans un S.I.G. (Système d’Information Géographique).