Utilisation des enzymes digestives comme biomarqueurs chez le gammare.

Auteur.e.s

O. Dedourge-Geffard, L. Charron, A. Geffard, A. Chaumot, A. François, R. Coulaud, L. Fechner, A. Jaffal, J. Lebrun, D. Pont, H. Quéau, E. Tales, O. Geffard

Université

Université Reims Champagne-Ardenne, UFR Sciences Exactes et Naturelles, Unité Stress Environnementaux et Biosurveillance des milieux aquatiques, UMR-I 02 INERIS-URCA-ULH Moulin de la Housse, IRSTEA, Unité de Recherche Milieux Aquatiques, Ecologie et Pollutions (MAEP), IRSTEA, Unité de Recherche Hydrosystèmes et bioprocédés (HBAN)

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2013.vol25

La surveillance de la qualité des milieux aquatiques, sur la base des textes réglementaires européens, implique des analyses chimiques dans différents compartiments et des approches de bioindication. Ces dernières sont basées sur des mesures de la structure des communautés en place utilisant les invertébrés, les poissons ou encore les algues. Si ces réponses sont très pertinentes d’un point de vue écologique, pour l’évaluation du bon état de santé des milieux aquatiques, à ce stade de l’observation la dégradation est installée. Ces réponses présentent un faible pouvoir prédictif et apparaissent peu efficaces pour identifier les causes de cette perturbation. Depuis les années 90, un développement important a été mené autour de réponses biologiques mesurées au niveau infra-individuel et individuel, regroupées sous le terme générique de biomarqueurs. Différentes classifications des biomarqueurs ont été proposées, notamment la distinction des biomarqueurs de défenses (métallothionéines, enzymes de biotransformation…) et de dommage (AChE, intégrité de l’ADN…) (De Lafontaine et al., 2000). Dans une optique d’évaluation des risques écotoxicologiques, les biomarqueurs représentent un intérêt particulier vis-à-vis de la précocité de leur réponse. L’objectif des différentes actions menées durant la phase 6 du PIREN a été de valider l’utilisation potentielle d’enzymes digestives chez le gammare comme biomarqueurs de la qualité des milieux aquatiques. La démarche mise en place a visé d’une part à caractériser la cinétique de réponses des enzymes digestives vis-à-vis de paramètres environnementaux et physiologiques afin de mieux connaitre l’amplitude de réponse liée à des paramètres pouvant apparaître comme confondant dans l’interprétation des résultats obtenus in situ. Ces premières actions ont permis de préciser les conditions de mesures des enzymes digestives chez le gammare afin de les interpréter comme biomarqueur. D’autre part, des actions ont été menées afin de préciser les conséquences éventuelles d’une perturbation de la capacité digestive des gammares sur leur fitness (reproduction). La précision des liens potentiels entre les réponses mesurées au niveau infra-individuel et individuel, contribue à une meilleure interprétation des mesures de ces biomarqueurs dans un cadre d’évaluation du risque écotoxique.

alain.geffard@univ-reims.fr