Transfert et rétention d'azote dans le bassin de la Seine: approches par bilans globaux et modélisation déterministe

Auteur.e.s

G. Billen, M.Silvestre, V. Thieu, J. Garnier, M. Thouvenot

Université

UMR Sisyphe, CNRS-UPMC, Water Resources Engineering, Helsinki University of Technology,

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2007.vol37

Le cycle de l’azote est, à l’échelle mondiale, celui que l’intervention humaine a le plus modifié, en particulier depuis la découverte en 1913 du procédé de fixation industrielle d’azote atmosphérique par le (Haber-Bosch) et la généralisation, dans les 50 ans qui ont suivi, de l’utilisation des engrais azotés industriels en agriculture. L’accroissement considérable des quantités d’azote réactif mises en circulation dans la biosphère est actuellement un sujet d’inquiétude grandissante. A l’échelle mondiale, la fixation anthropique d’azote atmosphérique par l’industrie des engrais, par les combustions à haute température (moteurs à explosion, génération thermique d’électricité) et par la culture des légumineuses, a conduit à doubler le taux naturel de fixation d’azote réactif, conduisant à une perturbation majeure du cycle de l’azote mondial, qui se traduit par un très large spectre de dysfonctionnements environnementaux : contamination nitrique des eaux superficielles et souterraines, eutrophisation marine, pollution atmosphérique par les oxydes d’azote et l’ammoniac, pluies acides et retombées azotées conduisant à une perte de diversité des espaces naturels,..etc (Galloway et al.,1995, 2002). Dans ce contexte, il est important de pouvoir quantifier le devenir de l’azote apporté aux bassins versants par l’intervention humaine, et de quantifier les différents effets en cascade qu’engendre cet apport. Le bassin de la Seine est un bon cas d’école à ce sujet puisqu’il cumule une population urbaine très importante et une agriculture très intensive. Nous présentons ici l’application au bassin de la Seine d’un certain nombre de démarches proposées pour étudier la relation entre les apports d’azote d’origine anthropique et les transferts hydriques d’azote dans le réseau hydrographique.

billen@ccr.jussieu.fr