Transfert de phtalates en milieu urbain : de l’atmosphère aux eaux de surface

Auteur.e.s

Blanchard M., Teil M-J., Motelay-Masséi A., Garban B., Ollivon D., Tiphagne K. et Chevreuil M

Université

Laboratoire Hydrologie et Environnement – EPHE, UMR Sisyphe 7619, UMPC

Les phtalates ou di-esters de l’acide orthophtalique sont utilisés en grande quantité dans la fabrication des matières plastiques qui font partie de notre environnement quotidien : emballages alimentaires, fibres textiles, revêtements de surfaces d’habitation, matériel médical, cette liste n’étant pas exhaustive. Leur production mondiale a doublé depuis 30 ans : elle était de 3 millions de t en 2001 (Hervé-Bazin et al., 2001). L’ensemble est largement dominé par le diéthylhexyl phtalate (DEHP) (1/4 de la fabrication), suivi par ordre d’importance décroissante, par le butylbenzyl phtalate (BBP), le din-butyl phtalate (DnBP) et enfin le diéthyl phtalate (DEP) et le diméthyl phtalate (DMP). Or, ces composés semblent impliqués en particulier chez les Rongeurs, dans des effets perturbateurs endocriniens, dont les mécanismes sont actuellement étudiés (Sultan et al.,2001 ; Akingbemi, 2003). Par ailleurs, ils semblent suspectés d’induire des processus de cancérogenèse et de mutagenènèse (Moore, 2002) et représentent donc un danger potentiel pour l’ensemble de la biosphère. Les phtalates sont dispersés dans l’environnement pendant leur fabrication, leur utilisation ou leur mise en décharge et du fait de leurs propriétés physico-chimiques, notamment leur pression de vapeur saturante relativement élevée et leur coefficient de partage octanol/eau, ils subissent des processus de volatilisation dans le compartiment atmosphérique et de déposition sur les sols et les eaux de surface (Staples, 1997). Dans l’objectif général d’élucider leur cycle biogéochimique, notre action en 2003, a particulièrement concerné le compartiment armosphérique et les eaux de surface. D’une part, nous avons recherché les 6 phtalates suivants : DMP, DEP, DnBP, BBP, DEHP et DnOP dans le compartiment atmosphérique et étudié leur répartition entre phase gazeuse et particulaire. Ensuite, nous avons étudié les processus de dépôts atmosphériques secs ou humides en précisant les rôles respectifs des phases gazeuses ou dissoutes en regard des phases particulaires. D’autre part, concernant les eaux de surface, ces composés ont été étudiés à différents sites de la Seine et deux affluents, la Marne et l’Oise. Enfin, nous avons considéré les bilans des apports par l’atmosphère et les débits dans les rivières pour la période d’étude.

Martine.Blanchard@ccr.jussieu.fr