Spéciation des métaux lourds en phase dissoute et isotopie du zinc en Seine.

Auteur.e.s

Alexandre Gélabert, Delphine Jouvin, Gildas Ratié, Amaury Gaillard, Laure Cordier, Marc Benedetti.

Université

Laboratoire de Géochimie des Eaux, Université Paris Diderot – IPGP

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2010.vol19

Les flux de métaux dissous dans les eaux de Seine constituent un objet d’étude important aujourd’hui, en particulier en ce qui concerne la fraction biodisponible, partie intégrante de la fraction dissoute. Les éléments comme le zinc, le cuivre, le cadmium et le nickel sont potentiellement toxique et bien que la majorité des flux d’exportation de la rivière pour ces éléments soit sous forme particulaire, une fraction non négligeable peut transiter dans la fraction dite dissoute. Bien qu’étant déterminant pour la bonne gestion et la préservation de l’écosystème Seine, les processus qui contrôlent la concentration des éléments traces et leur variabilité, sont encore généralement mal connus. A ce jour, trois facteurs font l’objet d’un consensus dans la littérature (Elbaz-Poulichet et al, 2006) : une modification du chemin de l’eau (facteur hydrologique), des échanges entre fraction dissoute et particulaire voire sédiment de fond ou de berge (facteur chimique) et apports dus aux activités humaines sur le bassin versant des hydrosystèmes considérés (facteur source). Pour les facteurs chimiques, la fréquence de l’observation et de l’échantillonnage est déterminante pour bien évaluer leur impact sur les flux d’éléments et leur spéciation qui est aussi importante pour leur biodisponibilité (Slaveykova et al., 2005). Notre contribution cette année vise à poursuivre la mise au point les systèmes de mesures par DMT (Donnan Membrane Technique) dans l’eau de Seine pour mesurer les concentrations de métaux « libres » réelles. Cette action s’inscrit ainsi dans le thème « métaux » du programme Piren Seine, car elle permet en particulier de valider les modèles de spéciation basés sur une approche thermodynamique, de valider ceux-ci ou au contraire de déterminer quels sont les points qui doivent être améliorés pour la modélisation de l’eau de Seine, et enfin de comprendre le partitionnement des métaux entre partie particulaire/dissoute/libre et d’approcher au mieux les conditions de biodisponibilités des métaux dans les environnements naturels. De plus, les mesures de signature isotopique en aval de Paris viennent renforcer la connaissance des flux de métaux dissous et particulaires pour contribuer à l’identification de sources de métaux à ce jour inconnues.

gelabert@ipgp.fr