Isabelle George et Pierre Servais
Ecologie des Systèmes Aquatiques, Université Libre de Bruxelles
La contamination bactérienne des eaux de surface est un problème de pollution qui remonte très loin dans le temps. En effet, la pollution par contamination de l'eau par des micro-organismes d'origine fécale est apparue très tôt, en fait dès que l'eau a été utilisée comme vecteur d'élimination des déchets. Avec le développement de l'urbanisation, les problèmes d'hygiène et de santé publique liés à la contamination bactérienne de l'eau sont devenus de plus en plus critiques. Ainsi au cours du 19ème siècle, les maladies d'origine hydrique ont été responsables dans nos pays de vastes épidémies de dysenterie, fièvre typhoïde, choléra,... Ces maladies sont le plus souvent transmises par voie féco-orale et la contamination de l'homme se réalise alors soit par consommation d'eau de boisson, soit par consommation d'aliments contaminés par l'eau, soit encore lors d'un bain ou d'un contact avec des eaux à usage récréatif. ile et imprécise en raison de leur présence aléatoire, de leur faible nombre, s'ils sont présents, et de l'absence de techniques qui permettent de rechercher simultanément l'ensemble des pathogènes potentiellement présents. Pour pallier les difficultés de fonder une surveillance de la qualité des eaux sur les germes pathogènes est né le concept de "microorganismes indicateurs de contamination fécale". Ces indicateurs sont spécifiques de la flore intestinale, ils ne sont pas nécessairement pathogènes, mais leur présence en grand nombre dans un milieu aquatique indique l'existence d'une contamination fécale, et donc un risque épidémiologique potentiel. Le but de cette étude était d'identifier et de quantifier les différentes sources de contamination fécale dans le bassin de la Seine, ainsi que les processus qui contrôlent le devenir des coliformes en rivière. Elle a été articulée autour de quatre thèmes, qui seront développés dans les chapitres suivants: (1) la mise au point d'une méthode de détection des coliformes alternative aux traditionnels comptages sur milieu gélosé spécifique, qui présentent divers inconvénients discutés dans le chapitre 2, (2) l'étude des apports de coliformes dans le bassin de la Seine par les sources ponctuelles (rejets d'eaux usées) et diffuses (lessivage des sols) (3) l'étude des facteurs qui contrôlent la dynamique des coliformes dans 6 les principales rivières du bassin de la Seine, et (4) le développement d'un modèle décrivant la dynamique des coliformes dans le bassin de la Seine et basé sur les connaissances acquises tout au long de ce travail.